Ils jouent à la SAFER
Au menu de la réunion du 20 septembre, la cuisine interne de l’organisme au grand jour : un comité technique tranche en direct, histoire de démystifier les procédures.
À écouter Christophe Dedouche, président du comité technique de la SAFER en Charente-Maritime, beaucoup trop de fausses idées circulent autour de cet organisme. Pour détricoter ces rumeurs ou ces sous-entendus, il y a le respect de la loi et des mécanismes qui régissent la SAFER, mais aussi la défense quotidienne que peuvent apporter les membres de la SAFER, ceux qui y siègent sur leur travail d’examen des dossiers, de leurs instructions et leurs discussions au sein des différentes instances internes. Que la SAFER ait mauvaise presse n’est pas chose nouvelle dans la mesure où « elle choisit » et « génère forcément des mécontents ». Mais au-delà de cette répartition du foncier agricole, de sa « surveillance », de l’observation des « tendances », il y a une ligne de conduite générale de la SAFER dans le département que la matinée « La terre à qui ? » à Saintes, vendredi 20 septembre, voulait exposer, expliciter. Et par un jeu de rôles : pas question de décrire, plutôt de rejouer un comité technique fictif se déroulant devant les participants, avec tous les éléments exposés, les possibilités d’en demander davantage… et à eux de trancher. Pas si simple qu’il paraît. La critique est aisée, l’art plus difficile. Chaque dossier égrené ainsi devant une cinquantaine de personnes qui, zapette en main, auraient à trancher, montrait la difficulté de l’exercice entre contraintes, objectifs à atteindre, volonté d’installer. Lorsque paraissaient les résultats des votes, parfois partagés, souvent majoritaires, « la démocratie foncière » avait parlé. Celle-là même qui se pratique dans les comités techniques dont l’énorme travail en amont est souvent oublié ou méconnu. Travail de reconstitution du puzzle parcelle, ses historiques, ses parcours entrepreneuriaux, des velléités des uns, des abandons des autres. Cette transparence, voulu le temps d’une matinée, avait un but pédagogique et didactique : montrer la « prise en main » des destins de l’agriculture départementale, sans croire qu’elle se joue aux dés, dans un tirages au sort, ou dans les connivences. Histoire de décortiquer les a priori ou le qu’en-dira-t-on sur la SAFER. Exercice réussi qui n’a pas manqué de susciter des commentaires sitôt la session close dans l’amphithéâtre du lycée Desclaude.
Les objectifs n’ont pas changé
C’était aussi l’occasion pour Patrice Coutin, président de la SAFER Nouvelle-Aquitaine, de dire que le chemin s’invente en marchant dans la structure maintenant régionale des SAFER. « Les orientations restent les mêmes. La SAFER montre qu’elle est l’opérateur foncier du monde agricole, mais aussi des politiques publiques en lien avec le monde agricole. » En fond des présentations chiffrées, le prochain défi : celui des renouvellements de générations des exploitants et de leur foncier. Philippe Tuzelet, directeur de la nouvelle structure régionale, démontrait que dans ce jeu de rôle d’une matinée, transparaissait l’essence même de la SAFER. Celle qui anime et « animera » tous les échelons de la SAFER, même régionale.