Invention : De la verticalité de l’agriculture
Produire au plus près des consommateurs, dans la ville :
la solution est rochefortaise, par un spécialiste des serres horticoles.
Le conseil à la filière horticole est toujours dans le fonds de commerce, doublé par l’ingénierie serres, mais le Critt horticole (Arrdhor), rochefortais dès l’origine, a déplacé ses centres de gravité : imaginer des bâtiments pour l’agriculture urbaine et utiliser les pigments des plantes pour des colorants. Le récent Sival d’Angers a fait le buzz sur une star-up, dernière des cogitations d’un cabinet d’aménageurs urbains, d’un fabricant métallique Chabeauti (79) et le Critt, soutenu par des fonds Feder : green up. «Un carrousel de culture verticale conçu pour s’implanter dans les villes» décrit avec enthousiasme Florent Glatard, chargé d’études au Critt. «Insérée dans un ensemble résidentiel du 12ème arrondissement sur un bâtiment de Paris Habitat, cette première serre de Toit Tout Vert, 1 500 m², proposera aux habitants des fruits et légumes à un prix accessible au plus grand nombre, grâce à une distribution directe de proximité» explique Toit Tout vert. C’est là que le savoir faire du Critt s’insère : «La serre sera implantée sur une toiture inexploitée et parfaitement orientée pour l’exploitation maraîchère. L’investis-sement, 2 M€, sera financé par la société Toit Tout Vert grâce à l’entrée d’investisseurs privés et la participation d’un pool bancaire français.» L’innovation rochefortaise vient surtout des «rayonnages» inventés pour l’occasion. «Green UP a été conçu et optimisé pour la culture verticale. Nous sommes allés chercher la troisième dimension» précise Florent Glatard, «la fourniture de produits agricoles a disparu des villes. Conçue à l’horizontale, elle nécessitait du foncier. Cultiver à la verticale est l’idée.» Mais pas question dans ce projet d’utiliser des friches industrielles, sombres.
Lire l'ensemble de l'enquête "Balades en villes" consacrée à Rochefort : l'estuaire, le marais, l'attractivité, le lien ville-campagne dans notre édition papier du 10 mars