Jacques Bougnaud, viticulteur retraité de haut vol
Le président de la Section des anciens de la FNSEA 16, Jacques Bougnaud, s’est découvert une passion pour l’aviation il y a une vingtaine d’années. Passion qu’il l’a même conduit à fabriquer son propre avion.
Les amateurs du club y fabriquent ou réparent eux-mêmes leurs avions.
Il y a 23 ans, en pleines vendanges, Jacques Bougnaud, viticulteur à Louzac alors âgé de 43 ans, découvre les plaisirs de l’aviation. « C’est mon beau-frère, pilote amateur, qui, le premier, m’a fait toucher le manche, sourit l’actuel président de la section départementale des anciens exploitants de la FNSEA 16, ça m’a plu tout de suite, et dès les vendanges terminées, je me suis rendu à l’aéroclub pour passer mon brevet de pilote ». Mais que serait un pilote sans un avion ? Un jour, au détour d’un atelier, il découvre un gros colis de 3 mètres sur 3,5 mètres. « J’ai demandé ce que c’était et quand on m’a expliqué ce « lot matière » était garni des plaques d’aluminium pour construire un avion, ça m’a fait tilt. » D’autant que le pilote qui l’a commandé, se laisse convaincre de lui céder. Jacques Bougnaud, bricoleur « mais sans être un expert » selon ses dires (« en électricité, je n’y connaissais rien ! »), se retrouve alors l’heureux propriétaire du fameux lot matière, puis bientôt d’un moteur de récupération. « L’aéroclub de Cognac compte plusieurs constructeurs amateurs. Le fait de pouvoir compter sur ces aides et compétences m’a convaincu de me lancer dans l’aventure de la construction. Celle-ci a quand même duré six ans, avec tous les doutes que l’on peut imaginer, car évidemment mon exploitation viticole passait avant tout ».
Jacques Bougnaud a donc achevé la fabrication de son avion, deux ans avant de prendre sa retraite de viticulteur. Entretemps, il s’était facilité la vie, en unissant son exploitation à celle de son frère ce qui a permis de créer la Scea Bougnaud, avec 70 hectares.
Ce petit avion, fait et customisé de ses mains, Jacques Bougnaud en a profité pendant six ans avant de le revendre et de faire l’acquisition d’un avion plus puissant. Mais quand on a goûté à la création, c’est plus fort que soi, « il faut que je l’améliore tout le temps ». Bientôt, ce sera au tour de la verrière de subir une cure de jouvence. Pourtant, Jacques Bougnaud dit se régaler dans ce nouvel avion « qui peut accueillir jusqu’à trois personnes, pour des balades de 3,5 heures à 200 km/h ».
Quant au prix d’une telle passion, là encore, Jacques Bougnaud tient à nuancer : « Un avion comme le mien correspond au prix d’une voiture moyenne ». « Mais évidemment, elle n’est pas à la portée de toutes les bourses, surtout pour les retraités de l’agriculture, dont on connaît la faiblesse des pensions agricoles », se hâte-t-il d’ajouter. Mais là, on l’aura compris, ce n’est plus le passionné d’aviation qui parle, plutôt le président des anciens exploitants !