Jean-Pierre Rouhaud : un retraité en chair, mais surtout en os
Dans sa grande maison de Brie, Jean Pierre Rouhaud, retraité, s’adonne depuis quelques années à la sculpture sur os. Il parvient, après de nombreuses heures, à réaliser des bijoux ou d’autres objets.
Ne vous y méprenez pas : après une carrière de pilote couronnée par un poste de directeur adjoint à l’aéroport d’Angoulême, c’est bien un travail manuel qu’a choisi Jean-Pierre Rouhaud pour occuper une partie de sa retraite. Grand passionné d’archéologie, il apprécie tout ce qui s’y rapporte y compris la sculpture sur os, propre à certains hommes préhistoriques. « Un jour d’hiver nous avions fait un pot-au-feu et il restait un gros os de jarret. Sans même savoir comment ça se faisait, j’ai eu l’idée de tailler l’os pour en faire des pointes de flèches comme les hommes préhistoriques » confie le retraité. Aussitôt il commence à développer un réseau dans sa commune, son boucher lui fournit des os de bœuf et une amie lui donne des fraises usagées de dentiste dont il se sert pour sculpter.
Un travail de longue haleine
Il faut d’abord dégraisser, découper, creuser, faire bouillir puis blanchir (avec du bicarbonate de soude) les os avant de pouvoir les travailler. Selon ce qu’il souhaite en faire, le sculpteur dégrossit d’abord en plaquettes ou en morceaux qu’il arrondit par la suite pour ses créations.
« Les os de poulet et de porc ne sont pas propices à la sculpture. Je voudrais bien essayer sur de vieilles vaches Charolaises pour avoir de la matière mais nous n’avons plus d’abattoir à Angoulême. » Après les pointes de flèches, Jean-Pierre Rouhaud a voulu essayer de tailler d’autres formes, telles que des serpents. Puis, très vite, il commence à tailler des bijoux pour sa femme et sa fille. Le sculpteur dessine et crée ses modèles tout seul. « J’ajoute sur certaines de mes créations des cristaux de Swarovski ou, comme disent mes petits enfants, de Sarkozy ! » ajoute-t-il le sourire aux lèvres. Si la production était uniquement personnelle au début, le bouche-à-oreille et la demande croissante ont amené Jean-Pierre à envisager le commerce de ses créations. Il participera à une deuxième exposition de ses sculptures le 29 mai au marché de pays de Balzac.