La Confédération paysanne dénombre quatre «fermes-usines» en Poitou-Charentes
La Confédération paysanne a publié vendredi 20 février une « carte de l’industrialisation de l’agriculture », pointant du doigt 24 projets de "fermes usines" et 5 structures effectives en France. Le Poitou-Charentes en compte quatre, dont trois encore en projet.
La Confédération paysanne recense sur sa carte :
- le groupe Pramp’œuf qui élève 1,2 million de volailles à Pamproux (79) sur trois sites. 700 millions d’œufs sont commercialisés par an. Le groupe a été créé par la famille Nérault en 1980.
Trois autres « fermes usines », en projet cette fois, sont recensés par le syndicat minoritaire en Poitou-Charentes :
- En Charente-Maritime, le Sil (Syndicat intercommunautaire du littoral) qui représente cinq communautés de communes, étudie à Echillais un projet de 25 hectares de serres de tomates hors sol, chauffées avec la chaleur émise par un incinérateur, qui serait construit par Vinci. 50 tonnes de tomates seraient produites par jour, soit 9 000 tonnes par an.
- En Deux-Sèvres, la SCEA la Micha, qui regroupe 6 éleveurs associés, est en procédure au tribunal administratif pour son projet de maternité de 1000 truies et d’élevage de 25 000 porcelets par an à Luzay.
- Dans la Vienne, un projet d’engraissement de 1 200 taurillons à Coussay-les-Bois, lié à la production d’énergie photovoltaïque sur 10 000 m2 de bâtiments est porté par Pierre Liot, éleveur et dirigeant d’une usine d’alimentation animale.
De son côté, la Chambre d'agriculture de la Charente, où les élections de 2013 ont été remportées par la Coordination rurale, a affirmé ne pas s'opposer aux « modèles agricoles à grande échelle ». « Personne n'a le droit d'empêcher un agriculteur de vivre décemment de sa production s'il le fait dans le respect de l'environnement », déclare l'élu de la Chambre d'agriculture, Jean-Pierre Tornier, le 27 février dans La Vie Charentaise. « En effet une exploitation agricole n'est ni un service public ni une œuvre de charité. Sa mission est de générer des profits afin de rémunérer correctement les intervenants dans le respect de la personne humaine et la conformité aux règles d'implantation des installations classées ».