Bovins viande
La contractualisation doit tirer les prix vers le haut
La FNB réfléchit depuis quelques mois à la mise en place d’un plan de contractualisation avec sécurisation des marges.
Mardi 13 avril, face à 80 responsables des sections viande bovine du réseau FDSEA de l’Ouest, Pierre Chevalier et Guy Hermouet, les principaux responsables de la Fédération nationale bovine (FNB) et Mickaël Trichet, au nom de Jeunes Agriculteurs, ont présenté, lors de la réunion régionale à Angers, le projet de contractualisation avec sécurisation des marges porté par la FNB et JA.
Pour Alain Chabauty, membre du bureau de la FNB et président des sections bovines de la FRSEA et de la FDSEA des Deux-Sèvres, « ce projet économique est indispensable pour que les producteurs conservent un revenu rémunérateur. Et ne s’avère-t-il pas que la FNB et les producteurs constituent le meilleur lien au sein de la filière ? ».
Un projet économique de filière
C’est un projet global que propose la FNB. « La contractualisation avec sécurisation des marges en est le volet le plus novateur, présente Guy Hermouet, premier vice-président de la FNB. Mais il existe d’autres volets de ce plan qui doivent être cités : notre projet s’appuie sur l’observatoire des prix et des marges, nécessaire pour retrouver un équilibre entre l’amont et l’aval de la filière. Nous prévoyons également de nous appuyer sur une transparence de la pesée - classement - marquage et sur une rénovation des cotations. De plus, nous considérons que le regroupement de l’offre est indispensable pour prendre en compte l’évolution de la filière. »
L’ambition de la FNB et de JA est de contractualiser au moins 30% de la production française de jeunes animaux. « Dans une telle approche, explique Guy Hermouet, le premier temps est de définir la marge objectif qui tient compte des coûts de production et de la rémunération de l’éleveur. Avec les références de l’Institut de l’élevage, nous disposons de chiffres fiables et indiscutables. La plupart des abatteurs sont conscients du risque de disparition de l’engraissement en France, ce qui serait très néfaste y compris pour leur activité économique ; ils ont donc intérêt eux-mêmes à contractualiser avec les éleveurs par l’intermédiaire des organisations de producteurs. Nous attendons d’eux à présent qu’ils s’engagent, y compris financièrement, avec la possibilité de compléter le prix à l’éleveur par une contribution, en comparant la situation de marché par rapport à l’indicateur de marge défini par contrat. Il nous reste à obtenir de l’Etat la compatibilité de ce projet avec le droit de la concurrence et nous attendons de l’Etat qu’il alimente, à même hauteur que les éleveurs, une caisse de sécurisation nationale qui interviendrait en complément des abatteurs, en cas de forte baisse des prix. Avec ce dispositif, l’éleveur serait garanti de toucher la marge objectif. »
Un tel dispositif à l’échelle nationale est particulièrement innovant. Les responsables syndicaux présents, tout en posant de nombreuses questions, se sont montrés très intéressés. « De toute façon, il faut faire quelque chose, dit l’un d’eux, sinon les éleveurs vont jeter l’éponge les uns après les autres. »