La crainte du poids de la métropole dans la nouvelle région
Si le contour des 13 nouvelles grandes régions est désormais acté, le contenu précis de la réforme territoriale n’est pas encore totalement défini.À l’invitation du conseil régional, de très nombreux acteurs régionaux sont venus livrer leurs inquiétudes et espoirs, vendredi 5 décembre.
«Notre objectif, aujourd’hui, c’est de mieux connaître cette grande région et de mobiliser les acteurs territoriaux. En cinquante ans, des liens étroits et forts se sont créés au sein du Poitou-Charentes. Il n’est pas question de les faire disparaître », explique en préambule Jean-François Macaire. Le président du conseil régional avait donc symboliquement choisi l’université de Poitiers pour inviter les élus, chambres consulaires, responsables associatifs et autres acteurs régionaux à venir s’exprimer sur la naissance de la future grande région, regroupant Aquitaine, Limousin et Poitou-Charentes. Un territoire de faible densité (69 habitants au km2, contre une moyenne nationale de 116), qui sera tout de même la première dans différents domaines : aéronautique, recherche et transfert technologique, recherche et développement en éco-habitat, recherche et développement en chimie verte, activités portuaires, ainsi que dans de nombreuses activités agricoles : caprin (1er à l’échelon européen), production de palmipèdes pour foie gras, ostréicole (1er à l’échelon européen), bassin viticole, massif forestier cultivé (1er à l’échelon européen), et nombre d’emplois et exploitations agricoles. Des points forts qui ne peuvent pourtant pas effacer le fond de cette réforme, qui s’est faite autour des 13 grandes aires métropolitaines de France. Une tendance au regroupement autour de ces aires urbaines qui fait dire à Michel Hortolan, président du Ceser Poitou-Charentes : « Cette réforme, c’est bien la fin de la politique territoriale paysanne, au profit de l’urbain ». Un mouvement de recentralisation vers la future capitale régionale (Bordeaux) qui, vu de la Vienne et de sa ruralité, peut faire craindre une dégradation des politiques rurales et agricoles. Déjà évoqué lors de la session de la chambre régionale d’agriculture, le sujet ne semble pourtant pas inquiéter particulièrement le monde agricole, comme l’a souligné Pierre-Henri Bousquet.