Bio
La culture bio ne peut se passer de l’engagement des producteurs
Mardi 15 mars se tenait l’assemblée générale de Biosèvres. Le nombre de fermes converties au mode biologique augmente. Les responsables poursuivent leur travail pour faire valoir les spécificités de leurs systèmes.
En 2010, 38 exploitations deux-sévriennes ont enclenché le processus de conversion à l’agriculture biologique. « 25 exploitants ont engagé la totalité de leur structure. 13 seulement une partie », détaille Marie-José Guillot, présidente de Biosèvres. Mis en rapport avec le nombre d’exploitations biologiques que compte le département, ces chiffres présentent une croissance à la hauteur des ambitions de l’association de développement qu’est Biosèvres. Selon l’Agence Bio, 210 fermes produiraient en Deux-Sèvres des produits marqués de l’identifiant AB. Qui peut se réjouir d’enregistrer en une année un développement qui approche les 20% ? Ce dynamisme doit perdurer, alors que « 40 % des produits biologiques consommés en France sont des produits importés. L’engagement de chacun est essentiel pour relever ce défi », appelle la présidente sortante invitant chacun des 85 adhérents à Biosèvres à venir prêter main-forte à l’équipe encadrante. « Et même si c’est difficile parce que le travail de la ferme nous occupe largement, nous devons nous efforcer à donner un peu de temps. » Mardi 15 mars, c’est collégialement à l’occasion de l’assemblée générale que le rapport d’orientation de l’année 2011 a été défini. Une rédaction visant à investir chacun des contributeurs. Dans les mois à venir l’accent sera mis sur l’accompagnement des producteurs. Des groupes d’échanges par production et par territoire devraient voir le jour. « Notre ambition est qu’aucun paysan bio ne se sente seul, que tous puissent se former, s’informer, échanger avec leurs collègues pour avancer », relaie Marie-José Guillot.
La reconnaissance du bio
Ce travail devrait être enclenché après l’élection de la nouvelle équipe au cours du mois d’avril prochain. Pour encourager la mobilisation, l’exploitante engagée invite chacun à regarder le verre à moitié plein. « La détermination permet d’avancer », certifie-t-elle pointant les avancées significatives de ces dernières années. « Aujourd’hui, la production biologique est un pan reconnu de l’agriculture. La naissance du pôle conversion, le partenariat entre Agrobio Poitou-Charentes et les chambres d’agriculture, le souhait exprimé par les familles qui composent le conseil économique et social de Poitou-Charentes de voir un membre de la filière bio siéger parmi eux, sont autant de réalités improbables il y a quelque temps. » Soulignant les volontés qui de part et d’autre permettent d’avancer, elle reconnaît que la route reste longue avant que le développement de l’agriculture biologique ne permette de répondre aux exigences de la société en termes d’environnement et de production de denrées alimentaires. Un espoir toutefois pourrait venir de la PAC. En deuxième partie d’assemblée générale Franck Michel, économiste à la chambre d’agriculture, introduisait ainsi son propos : « Evolution de la PAC, place à l’agriculture biologique ». Parmi les scénarios envisagés pour l’après 2013, le plus probable envisage un abandon des références historiques au profit d’un nivellement des aides. Un DPU de base serait activé sur des hectares éligibles. A cette aide de base pourrait s’ajouter, indépendamment des soutiens propres à l’agriculture biologique, des compléments justifiés par des engagements dans les dispositifs environnementaux. « Un certain nombre de vos systèmes devraient pouvoir y émarger », note l’intervenant. Il semble y avoir un terrain favorable. A la Fnab de le cultiver en faisant valoir l’intérêt des producteurs bio exprimait l’assemblée. Rien n’est jamais acquis. Tous le savent bien.