La formation: un remède au casse-tête du recrutement
C’est à Champigny-en-Rochereau que les entrepreneurs des territoires de la Vienne se sont réunis dernièrement pour leur assemblée générale. Ils s’inquiètent de la pénurie de main-d’oeuvre persistante dans leur secteur d’activité.
C’est à Champigny-en-Rochereau que les entrepreneurs des territoires de la Vienne se sont réunis dernièrement pour leur assemblée générale. Ils s’inquiètent de la pénurie de main-d’oeuvre persistante dans leur secteur d’activité.
Parmi les métiers de l’agriculture qui peinent à recruter, figurent notamment les entrepreneurs des territoires. Leurs sociétés ont de plus en plus de mal à trouver de la main-d'œuvre qualifiée. Les dirigeants des EDT, à l’image de ceux de la Vienne, cherchent donc les moyens d’enrayer cette spirale. « Actuellement, je cherche 3 saisonniers pour mon entreprise pour cet été, et on a des candidatures qui n’ont rien à voir avec notre activité agricole. Un retraité, un maçon, nous ont contactés! Et pour les personnes embauchées à plein temps, c’est le même problème», regrette Éric Retailleau, le président des EDT 86. « Si on veut que la situation change, c’est à nous de prendre en main la formation de personnes. »
Mais comment former, recruter et fidéliser des futurs salariés? C’est la grande question qui a occupé les participants à la dernière assemblée générale des EDT de la Vienne. Ils ont déjà une partie de la réponse au problème et ont accentué leur implication dans la formation CTETA (Conducteurs de travaux en entreprises de travaux agricoles) dispensée la Maison Familiale et Rurale-CFA Sevreurope, à Bressuire. « L'objectif est de former nos entrepreneurs de demain ou des seconds de chefs d'entreprise et de leur apporter les clefs en matière de stratégie et de gestion d’entreprise » était venu expliquer Mickaël Vuillemin, formateur dans cette MFR, pendant l’assemblée générale, aux côtés de jeunes en formation. « Quatre modules constituent la formation : le premier sur la gestion clientèle; le second sur la conduite des travaux; le troisième sur la gestion de l'atelier et des risques; et le dernier sur la gestion financière et comptable. Organisation de journée technique, diagnostic financier, humain et financier d'entreprises agricoles, mise en place d'outils de planification sont au programme pour les 12 stagiaires de la formation. »
Éric Retailleau reconnaît que davantage de communication doit se faire sur les métiers exercés dans les EDT, sur les profils attendus, sur les compétences nécessaires. « On doit être plus visibles. Pour cela on participe à des forums, pour que les jeunes et nos entreprises se rencontrent. On essaie de mettre en place des dispositifs avec des partenaires de l’emploi. » Les EDT 86 viennent, dans cette logique, d’intégrer deux jeunes stagiaires: Mélanie Roux, en 2e année de BTS Acse par apprentissage à l’Esa d’Angers, et Nathan Retailleau, en formation CTETA, à la MFR Sèvreurope.
Hausse des coûts répercutée
La réunion a aussi porté sur l’activité des EDT de la Vienne qui ont vu leurs volumes d’heures augmenter l’année dernière. « Mais notre problème, c’est la hausse des coûts du matériel, du carburant, du Smic horaire… », liste Éric Retailleau, qui signale que les tarifs des prestations ont dû s’ajuster à cette situation. « Il faut trouver le juste milieu entre nous, nos clients et la hausse des charges. » Les cours mondiaux des céréales ayant été bons, cette hausse n’a pas eu de conséquences néfastes pour les EDT. « Notre crainte porte davantage sur les mois à venir, si les cours des différentes productions baissent. » conclut Éric Retailleau.