La gestion de la ressource s’organise dans la perspective du stockage de l’eau
Sur l’ensemble des bassins d’alimentation du Marais Poitevin la gestion de la ressource reprend la forme d’une gestion des volumes à la quinzaine. Dans trois ans, ce système sera sécurisé par la présence des réserves de substitution.
« Une fin de saison à l’image du début. Avec des pluies qui régulièrement ressourcent le milieu », souhaite Pierre Trouvat, responsable du dossier eau à la chambre d’agriculture des Deux-Sèvres. Et laisser à cet élu professionnel la possibilité de formuler un second vœu et il déclarera : « Une année 2015 à l’image de 2013 et de 2014 en terme de précipitation moyenne ». Alors qu’il émet ce souhait, un sourire se dessine sur son visage. Cette attente est-elle rationnelle ? Chacun à l’aune du bilan météorologique de l’année présenté par Météo France (lire ci-contre) en jugera. Ce dont Pierre est convaincu, c’est qu’il est moins difficile, bien que loin d’être aisé, de débattre de la question de la gestion de la ressource en eau les années qui voient le 15 août pointer son nez sans qu’aucun piézomètre n’ait affiché son niveau d’alerte. C’est le cas cet été.
Effectivement sur le secteur des bassins d’alimentation du Marais Poitevin, où la mise en œuvre des nouvelles règles de gestion de l’eau est initiée depuis 2011 par l’établissement public d’Etat (l’EPMP) en collaboration avec la profession agricole, on revient à la gestion volumétrique avec une attribution annuelle fractionnée à la quinzaine. En début de saison chaque irrigant est amené à effectuer un choix. Quatre options de répartition lui sont proposées. Cette souplesse permet à chacun d’ajouter dans une certaine mesure le volume disponible avec ses besoins. « Cette gestion stricte et contraignante, les irrigants se l’étaient imposée au début des années 2000 », rappelle Pierre Trouvat. Y revenir n’est pas un problème. Et d’autant moins que des outils facilitant la mise en œuvre sont mis à disposition par la chambre d’agriculture. Les déclarations de consommation à la quinzaine sont désormais effectuées en ligne, via le site internet de la chambre consulaire. Les relevés de compteurs déclarés, le logiciel calcule les éventuels reports de volumes pour la période qui suit où les restrictions qui s’appliquent la période suivante si toutefois les seuils d’alerte sont atteints. « La grande majorité des exploitants joue le jeu », juge l’élu professionnel. Sur 297 exploitations concernées par le dispositif, 67 % répondent aux exigences de celui-ci. « Il faut continuer de progresser », note le représentant des agriculteurs. Un message qu’il est plus facile de porter les années qui enregistrent des précipitations moyennes élevées. « Cette année et l’an passé, la météo nous a permis de produire sans avoir à subir de restrictions d’eau dommageables. Malheureusement ce ne sera pas toujours le cas. L’engagement des exploitants reste suspendu à l’avancée rapide du dossier de mise en œuvre des réserves de substitution sur ce secteur ». L’échéance reste fixée à 2017. A lire la suite en p 4 et 5
Depuis 1959, une année sur trois passe la barre des 1000 mm
Entre le premier janvier et le 11 août, 735 mm ont été enregistrés à Niort. « Soit 85 % du volume d’eau d’une année complète normale, précise Annie Vigal de Météo France. Depuis le début des relevés en 1959, 2014 se placerait à ce jour au troisième rang des années les plus pluvieuses ». La plus sèche appartenant également à ce siècle : 2005 avec 469,6 mm à Niort.
2013, avec 1 000,5 mm, fait aussi partie des années pluvieuses. « Une sur trois depuis 1959 atteint la barre des 1 000 mm », précise la technicienne. 1963,1964, 1965 et 1981 ayant cumulé chacune sur leurs douze mois 1 200 mm.
2014 sera-t-elle proche des records ? Il est trop tôt pour le dire. À noter toutefois un début de mois d’août singulier : 83 mm de cumul au 12 août à Niort contre 50 mm en moyenne sur le mois. Côté température, les chiffres sont très légèrement supérieurs à la normale. Une réalité que l’on doit davantage à la douceur de l’hiver qu’aux chaleurs de l’été. À part août et mai qui se présentent comme des mois aux températures inférieures aux moyennes, les autres sont entre 0 et 2 °C au-dessus des normales. Côté ensoleillement, c’est une vraie surprise. Sur les 8 premiers mois de l’année le taux d’ensoleillement est de 104 %.