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Culture
La graine d'or des Andes

2013 a été déclaré Année internationale du quinoa, mettant ainsi cette plante en lumière. Tour d'horizon de cette culture avec Jason Abbott, producteur à Longué-Jumelles en Anjou.

Jason Abbott et les agriculteurs producteurs de quinoa le vendent sous la marque Quinoa d'Anjou.
Jason Abbott et les agriculteurs producteurs de quinoa le vendent sous la marque Quinoa d'Anjou.
© C. Delisle

Le quinoa, plante originaire des Andes, est aujourd'hui cultivé dans de nombreux pays (70). Il a été introduit en France en 2009 par un Américain, Jason Abbott. « D'abord employé comme chef produit asperges à Vilmorin, j'ai créé ma société en 2008, avant de m'installer en 2009 pour débuter des essais en asperges. Les 15 hectares en location n'étant pas tous propices à cette culture, j'ai pensé introduire une céréale. Mon choix s'est alors porté sur le quinoa, ma fille étant intolérante au gluten», explique Jason Abbott, agriculteur à Longué-Jumelles dans le Maine-et-Loire.
Il se rapproche alors de l'université de Wageningen aux Pays-Bas qui travaille depuis vingt ans à la sélection du quinoa, pour obtenir des semences. Les premiers essais débutent en France, en 2008, sur deux fermes. La Coopérative agricole des Pays de la Loire (CAPL) a ensuite été intéressée pour effectuer des essais grandeur nature.
Ainsi en 2009, une centaine d'hectares a été implantée chez des agriculteurs adhérents. La première année, la récolte n'a pas été au rendez-vous.
« Encouragés par les premiers résultats, nous avons reconduit l'expérience en 2010. De plus, une aide attribuée par la région (Végépolys), nous a permis de travailler durant trois ans avec des chercheurs de l'ESA d'Angers, et de mieux comprendre la culture du sol à la fourchette », poursuit l'agriculteur.
« Des défis restent à relever, mais cet encadrement scientifique a favorisé la mise au point d'un itinéraire technique », note Jason Abbott. Ainsi, en 2012, les rendements ont doublé pour atteindre en moyenne 21 quintaux à l'hectare, 45 pour les meilleurs.
Trois points sont primordiaux : la date de semis, la gestion des ravageurs et l'apport d'azote. La date de semis idéale, en Anjou, semble se situer « entre fin février et début mars. Les gelées, jusqu'à - 6 °C, ne sont pas un facteur limitant. La difficulté réside davantage dans la possibilité d'avoir des parcelles que l'on peut travailler en février ».
Suite aux essais menés, le type de sol, la densité de semis ou encore le travail du sol n'apparaissent pas comme des critères d'échec ou de réussite. Une fois implantée avec un semoir à céréales, à une profondeur d'environ 1,5 cm, la graine germe rapidement (24 heures). En quinze jours, tout est sorti. Son développement est ensuite très long, ce qui favorise l'apparition de mauvaises herbes.
L'apport d'azote doit également être effectué à un stade clé : la floraison (en mai). Les insectes d'autre part, provoquent de nombreux dégâts, si le traitement n'est pas réalisé au bon moment. « Un insecticide de contact avant floraison (fin avril) permet de bloquer les premières générations de ravageurs. S'ils reviennent ensuite ils n'impactent alors, pas ou peu, le rendement final », détaille Jason Abbott.

Des variétés sans saponine
Quand les graines sont mûres fin juillet début août, le quinoa est récolté à l'aide d'une moissonneuse-batteuse. Lorsque le salissement est important, des andains sont faits et sèchent au soleil, avant d'être ramassés à la moissonneuse. Deux variétés sont principalement utilisées : Pasto et Atlas. Elles possèdent quelques particularités par rapport à celles des Andes. Elles ne sont pas ou peu sensibles à la longueur du jour. Les variétés andines étant cultivées près de l'équateur, elles sont déphasées sous nos latitudes. D'autre part, les variétés produites n'ont pas ou peu de saponine, permettant ainsi d'éliminer le processus de désaponification après récolte. Le nettoyage et le triage des graines représentent ensuite deux étapes fastidieuses. Le taux de perte est assez élevé (environ 30 %).
« Aujourd'hui, on sait produire techniquement du quinoa conventionnel. Deux défis subsistent désormais, l'un technique et l'autre commercial. On rencontre des difficultés à produire du quinoa bio, en raison des pertes liées aux ravageurs et adventices. Les rendements avoisinent les 800 kg/ha. Pourtant, la demande porte sur du quinoa bio. Aussi, devons nous créer un marché pour le quinoa conventionnel. En 2012, 200 tonnes produites. Nous disposons d'un client principal : Tipiak. Nous avons par ailleurs développé une marque : le Quinoa d'Anjou, mais nos ventes se cantonnent à la région. Côté prix, on se cale sur les cours du marché mondial », conclut Jason Abbott.
En 2012, 300 hectares ont été semés. Cette année devrait être plus compliquée en raison des conditions climatiques qui ne permettent pas un semis précoce.           

Pour en savoir plus : quinoadanjou.fr, www.cirad.fr, www.ird.fr

Année internationale du quinoa

L'assemblée générale des Nations Unies a déclaré 2013 « Année internationale du quinoa », sous l'impulsion du gouvernement bolivien. L'objectif est de lutter contre l'insécurité alimentaire et la pauvreté. C'est aussi l'occasion d'attirer l'attention sur cette plante, aliment de base des populations andines et cultivée depuis plus de 7 000 ans sur les hauts plateaux d'Amérique du Sud. Surnommée « graine d'or », elle a fait son apparition sur les marchés occidentaux dans les années 1980.
Caractérisé par sa capacité à pousser dans des conditions climatiques extrêmes d'humidité (de 40 à 90 %), d'altitude (de 0 à 4 500 m) et de température (de - 8 °C à 38 °C), ainsi que sur des sols salins, le quinoa est considéré comme une alternative aux céréales traditionnelles (riz, blé, maïs...).

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