2e jour du congrès Fnsea
La parole au réseau, aux congressistes et aux bénévoles
Ce mercredi 22 septembre, les participants du 75e congrès de la Fnsea, à Niort, se retrouvent pour deux temps forts le matin : La parole au réseau et Réseau 2025. Le programme est riche en enjeux, Agri79 a tendu son micro pour en recueillir à chaud.
Ce mercredi 22 septembre, les participants du 75e congrès de la Fnsea, à Niort, se retrouvent pour deux temps forts le matin : La parole au réseau et Réseau 2025. Le programme est riche en enjeux, Agri79 a tendu son micro pour en recueillir à chaud.
Dans la pénombre de la grande salle de l’Acclameur, les représentants de Fdsea et d’autres institutions agricoles se succèdent sur deux estrades. Ils ont deux minutes – pas une de plus – pour exposer au bureau de la Fnsea nationale les enjeux qui sont les leurs sur le terrain. Prix inchangés du lait depuis 40 ans, hausse des coûts de l’azote, réforme des retraites pour « les véritables agriculteurs uniquement », sont autant de sujets qui s’expriment pendant plus de deux heures, Christiane Lambert orchestrant le défilé des orateurs et minutant leurs interventions.
La séquence suivante, à huis-clos, est un moment clé du congrès. C’est le temps de débat consacré à Réseau 2025, le projet stratégique de la Fnsea qui travaille à se moderniser pour plus de proximité avec ses adhérents. La proximité, le lien, c’est justement ce qui prévaut dans les retours que font les congressistes, et bénévoles, après une journée et demie d’événement. Florilège ci-dessous.
Définir le syndicalisme 2.0
Vincent Brack, André Bonnard et Jean-Manuel Vignau, respectivement directeur, ancien secrétaire général et responsable de la communication de la FNPL (Fédération nationale des producteurs de lait), ont consacré la première journée du congrès essentiellement au plaisir de retrouver des connaissances. Ils insistent maintenant sur la nécessité de réinterroger le fonctionnement de la Fnsea, face au défi du renouvellement des générations.
« Nous devons aller vers plus de représentativité, martèle Vincent Brack. Nous étions incontournables avant, et amenions l’information jusqu’aux tracteurs. Ce n’est plus le cas. Les adhérents cotisent surtout pour qu’on défende leurs intérêts. Et ça passe par des outils modernes, comme nous l’avons fait pour défendre nos amendements au Sénat pour les EGA. Nous avons utilisé Twitter pour relayer largement l’information et peser sur les décideurs, amis et ennemis de nos idées. La réflexion Réseau 2025 doit permettre de rappeler combien les corps intermédiaires comme notre syndicat sont utiles ».
André Bonnard embraye : « Le financement par les adhérents est primordial, il permet de ne pas se faire acheter, de rester indépendants ».
Quand on leur demande le plus gros défi pour l’agriculture française, les trois hommes répondent en chœur : le renouvellement des générations. « Mais il est lié directement à la rémunération, souligne Jean-Manuel Vignau. A la FNPL, nous avons décortiqué la répartition de la valeur. Il en ressort que c’est un problème de milieu de filière ». Les marges ne sont pas captées exclusivement par les GMS, et les négociations doivent se maintenir pour une meilleure répartition.
« Prendre le pouls des autres régions »
« Pour avoir organisé le congrès national en 2015 à Saint-Etienne, j’ai une grosse pensée pour les niortais qui sont sur le front aujourd’hui », commence Gérard Gallot, président de la Fdsea de la Loire. Content « qu’on puisse enfin se retrouver », le président perçoit une unité de toutes les délégations sur les Egalim : « les attentes sont fortes, on a besoin de prix dans les exploitations. Il insiste aussi sur le besoin d’atteindre une PAC « solide et équilibrée » entre les productions.
Un peu plus loin, à la pause, quelques membres de la Fdsea de Haute-Saône profitent des victuailles servies par les élèves en CAP cuisine et service/commercialisation de la chambre des métiers 79. « Il faut aimer le fromage de chèvre chez vous », rigolent-ils.
Avant que le président de cette délégation, Emmanuel Aebischer, reprenne, plus sérieux, les enjeux qu’il porte pour son département : « Nous sortons de notre troisième année d’une sécheresse inimaginable. Nous ne croyons plus aux dossiers calamité. Cet argent doit être mis dans une vraie assurance récolte, non obligatoire et qui, j’insiste, ne doit pas être une assurance revenus, au risque de minimiser une fois encore la valeur de nos productions ».
Entre 150 et 180 bénévoles sur trois jours