A lire dans ce numéro un dossier lapins
La production continue de se concentrer
En huit ans, les Deux-Sèvres, premier département producteur de lapins de la région, ont perdu 51 élevages et 18 000 cages mères. La production se trouve dans des ateliers performants. La filière est attentive car les départs à la retraite s’annoncent nombreux.
En Deux-Sèvres, en huit ans, le nombre d’éleveurs de lapins de chair est passé de 126 à 75. Une baisse des effectifs significative qui est pourtant, aux portes de la région Pays de la Loire (première région productrice de France), moins forte que sur les autres départements qui composent le Poitou-Charentes. Le phénomène d’érosion qui depuis quinze ans inquiète la filière, persiste sans qu’aucun rempart efficace n’ait été trouvé jusqu’à aujourd’hui. Avec 75 éleveurs, le département des Deux-Sèvres représente 82 % des élevages de la région ; sa domination n’excédait pas 70% en 2006.
Moins nombreux, les éleveurs qui ont fait le choix de poursuivre sur cette voie, sont des professionnels compétents et équipés. Les ateliers au cours de huit dernières années se sont développés en taille. Les maternités comptent 100 mères de plus, passant de 500 à 600 lapines en moyenne.
Après le Maine-et-Loire et la Vendée qui enlèvent la première et la deuxième place des départements producteurs, arrivent les Deux-Sèvres. « On produit ici, dix fois la consommation des Deux-Sévriens. Aujourd’hui, on mange en moyenne 1 kilo de lapin par habitant et par an. Nous étions à 5 kilos en 1981 », rappelle Gérard Kéraval, technicien à la chambre d’agriculture. C’est là que le bât blesse. Pourtant, la filière ne ménage pas ses efforts. Son ambition : réinscrire sur la liste des courses des ménages le produit lapin. Le temps presse. Une étude conduite par la Fédération des groupements de producteurs de lapins (Fénalap) auprès de 10 organisations de producteurs représentant 506 éleveurs (sur 1200 recensés en 2010) conclut au départ annoncé, d’ici à 2017, d’un éleveur sur cinq. Sans résultats positifs sur les marchés, la filière, les cédants arriveront-ils à séduire de jeunes repreneurs ? La situation est d’autant plus inquiétante que les producteurs sur le départ détiennent 22 % du cheptel reproducteur. C.P.
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