Semis
La rapidité a ses limites pour les semis de maïs
Avec les appareils monograine, semer vite ne signifie pas semer bien. Pour gagner en débits de chantier, il faut plutôt songer aux aspects logistique et autonomie.
Lorsque les conditions sont propices, on a envie de semer vite. Or, avec un monograine, difficile de dépasser les 8 km/h, sans entraver la régularité de profondeur, indispensable à une levée synchrone et donc un rendement maximal.Pour augmenter le débit de chantier, l’une des pistes consiste à simplifier l’itinéraire cultural voire à semer en direct. Elle nécessite des semoirs spécifiques, coûteux, plus lourds, qui offrent une pression par élément semeur plus conséquente. Cette technique est économique en main-d’œuvre car elle permet de semer en un seul passage, sans préparation préalable. Encore très marginale en France, cette méthode ne convient pas à tous les types de sols. En monoculture, elle pose des soucis avec des pressions potentiellement plus fortes de ravageurs et de certaines maladies fongiques. Il en est de même avec les techniques culturales simplifiées. C’est une des raisons qui explique que le labour soit encore très largement utilisé.
Expliquer le travail
Afin de gagner en nombre de passages, certains agriculteurs et entrepreneurs, du grand ouest notamment, combinent le semoir à la herse rotative. « C’est une solution qui peut convenir pour le maïs fourrage. Les éleveurs sont moins obnubilés par un rendement maximal en grains, explique Xavier Couval, de la société Ribouleau Monosem. Cependant, ce n’est pas très agronomique. Il faut laisser le temps au sol de se ressuyer derrière l’outil de travail du sol avant de semer. » Et Régis Doucet, d’Arvalis, de poursuivre : « Maîtriser la profondeur de semis est plus difficile en combiné de semis. »Le chantier décomposé reste encore la solution la plus agronomiquement intéressante, puisqu’elle permet de préparer au mieux le sol avant implantation. « Il est difficile de dépasser les 8 km/h, sans avoir d’incidence sur la précision, explique Stéphane Proust, du constructeur allemand Horsch. Pour gagner en débit de chantier dans la journée, il faut optimiser la logistique et augmenter le nombre de rangs du semoir et/ou l’autonomie. »
Vers plus d’autonomie
Certains appareils, comme ceux conçus pour le semis direct ou simplifié, offrent une autonomie par élément semeur plus importante. Soixante-dix litres contre une cinquantaine sur les monograines plus classiques. Ces appareils procurent une pression au sol plus élevée, générant une plus grande stabilité à grande vitesse. Pour ce qui est de l’engrais starter, de plus en plus de constructeurs proposent des trémies installées sur une remorque porte-outils sur laquelle est attelé le semoir. Bien que plus onéreuse, cette solution accroît l’autonomie de l’ensemble. En outre, le poids de l’engrais n’influe plus sur la pression des pneumatiques d’entraînement et réduit les variations de densité entre un appareil plein et un appareil presque vide (5 à 8 %).Pour semer jusqu’à deux fois plus vite (jusqu’à 15 km/h), Amazone propose avec son semoir EDX un nouveau système de distribution centralisée, suivi d’un transport pneumatique des graines sélectionnées. À l’heure actuelle, très peu d’appareils circulent sur le territoire. L’espacement entre les graines manque pour l’instant de régularité dans les zones de maïs grains.