FNSEA 79
La réflexion est engagée pour le troisième projet agricole départemental
Olivier Renaud, secrétaire général, présente les grandes lignes du congrès de la Fnsea 79 qui aura lieu le 4 avril à Viennay. Il revient aussi sur les principaux événements qui ont marqué l’année 2013.
Le congrès de la Fnsea 79 a lieu le 4 avril, quels en seront les temps forts ?
D’abord, cette année, il se déroulera sur une journée entière, avec un point fort : l’expression des cantons. Nous attendons 25 interventions sur des thèmes divers comme l’emprise du foncier, l’entretien des voiries, les montées à graines des mauvaises herbes, comme les chardons, sur les bords de route, faute d’entretien et refus des traitements phytosanitaires. On s’attend aussi à des remarques sur les décharges sauvages. Toutes seront portées aux nouveaux élus municipaux que nous rencontrerons, comme nous l’avons indiqué. Et puis il y a des revendications qui concernent directement les municipalités. Par exemple, les aménagements de ronds points qui rendent parfois impossibles la circulation de véhicules ou d’outils pour nos exploitations. Sans oublier les dégâts des nuisibles, - dans certains secteurs, on ne sèmera pas de tournesol-, les zones humides, les PLU. Autre nouveauté de notre congrès : le rapport d’activité sera présenté sous forme de vidéo, avec nos présidents de sections et de commissions.
La présence de Daniel Prieur est attendue à ce congrès ?
Daniel Prieur, secrétaire général adjoint de la Fnsea, est en effet attendu. Il interviendra sur les principaux dossiers syndicaux, comme le contrôle des structures et la Pac. Il sait que les producteurs de lait ou de viande bovine de nos régions intermédiaires ne vont pas gagner avec cette réforme.
Et puis nous voulons avancer sur la définition de l’actif agricole. Cette notion conditionne des aides de la Pac, comme la prime à la vache allaitante ou la surprime aux 52 premiers hectares. Nous nous interrogeons sur la différence de traitement entre les associés d’un Gaec, mari et femme, et d’une Earl constituée au moment ou le Gaec entre époux n’était pas possible. Les conséquences de cette définition sont importantes. Cela concerne aussi les doubles actifs, les actifs salariés chefs d’exploitation, mais aussi les jeunes agriculteurs pour qui une progressivité de l’installation est souhaitable alors qu’ils ont par ailleurs une autre activité.
Qu’attendez-vous d’une révision du projet agricole départemental ?
Le premier PAD date de 1996, le second de 2006, notre objectif est 2016. Dans un premier temps, nous voulons rouvrir le débat, avec une réflexion sur l’actif agricole et les aides Pac. Cette réflexion va être engagée dans les cantons à partir des données démographiques, de l’analyse du contrôle des structures et sa déclinaison régionale. Il s’agit par là de se donner des moyens pour assurer le renouvellement des générations avec un prix du foncier qui reste abordable et pouvoir dégager de la valeur ajoutée. Nous disons aussi que la terre n’est pas le seul moyen de production pour l’élevage et les cultures. Il y a les hors-sol, le photovoltaïque, la méthanisation, l’irrigation, quel que soit le mode de production, bio, ou non.
Que retenez-vous de l’année 2013 ?
La grêle de juin a été un des premiers dossiers de la nouvelle équipe. Dès le lendemain de cet épisode, nous étions sur le terrain pour rencontrer les personnes concernées avec les acteurs locaux, Benoît Chauvin, Thierry Boudaud et d’autres. Nous avons réuni un CAF départemental spécifique et avons obtenu des reports d’échéances bancaires, de la Msa ainsi qu’un dégrèvement partiel de la taxe foncière.
Je retiendrais aussi le gros travail que nous avons réalisé lors des réunions cantonales dès le début de l’automne pour faire des simulations de la nouvelle Pac. A partir de là, nous avons proposé avec la chambre d’agriculture, de pouvoir envisager des orientations techniques pour essayer de compenser les pertes de revenu. Les réflexions sont en cours pour certains, pour d’autre des projets sont plus avancés, avec des MAE, la méthanisation, par exemple. Par contre, on attend la concrétisation du plan protéine. Mais il y a urgence. Il faudrait savoir à quoi s’en tenir d’ici juin, pour les futurs assolements.
On vous a aussi beaucoup vu manifester ?
C’est vrai que nous avons manifesté tout au long de l’année, contre les GMS en particulier, pour la défense du prix du lait de vache et de chèvre, de la viande bovine. Nous avons obtenu des avancées non négligeables, qui ne sont pas dues uniquement à une conjoncture plus favorable. Ce qui prouve que quand on est sur le terrain, on peut faire avancer les choses.