Syndicats
Manifestation : « La Région décide de tout ! »
FNSEA et JA Nouvelle-Aquitaine appellent à la mobilisation, vendredi 17 février, à Bordeaux. Les revendications sont aussi bien d’ordre national que régional.
FNSEA et JA Nouvelle-Aquitaine appellent à la mobilisation, vendredi 17 février, à Bordeaux. Les revendications sont aussi bien d’ordre national que régional.
À l’appel de la FNSEA, des agriculteurs ont manifesté, ce mercredi, à Paris, pour protester contre l’interdiction des néonicotinoïdes. Le mot d’ordre est « la souveraineté alimentaire » qui concentre toutes les difficultés que traverse actuellement l’agriculture. Le monde agricole subit des crises climatiques, sanitaires, géopolitiques, énergétiques et il est « en butte à des contraintes réglementaires de tous ordres qui freinent les projets innovants dans les territoires ». Autant de dossiers auxquels s’ajoutent les négociations commerciales avec la grande distribution, les importations massives de produits « moins disant, issus, ou non, d’accords de libres échanges inéquitables et pénalisants. »
La Région pointée du doigt
En Nouvelle-Aquitaine, la FNSEA et JA appellent à la manifestation. « Elle aura lieu vendredi 17 février, à Bordeaux, à partir de 10 h, place des Quinconces pour un rassemblement, puis nous irons au siège de la Région où l’on espère rencontrer le président Alain Rousset. Ensuite, direction la Dreal et la Draaf », indique Cédric Tranquard, le président de la FNSEA Nouvelle-Aquitaine. « La colère gronde de plus en plus dans les campagnes », prévient-il. Les deux syndicats attendent près de 500 manifestants.
En plus des revendications nationales, la FNSEA Nouvelle-Aquitaine est très remontée contre la Région. Avec la nouvelle Pac, les financements des principaux dispositifs sont décentralisés et dévolus aux Régions. « La Nouvelle-Aquitaine ne travaille pas avec les professionnels de l’agriculture. C’est le rouleau compresseur administratif. Préfectures, DDTM, DDT n’ont plus la main. On s’aperçoit que c’est la Région Nouvelle-Aquitaine qui décide de tout », lance, agacé, Cédric Tranquard. Même écho pour Kévin Dumont, secrétaire générale de JA 17 pour qui « la Région prend de plus en plus de place ».
Jeunes Agriculteurs 17 veut alerter sur l’explosion des coûts de production.
Pour Kévin Dumont, « les installations sont difficiles avec des charges aussi élevées. Il nous faut un plan régional adapté et efficace pour donner aux jeunes une vision sur l’avenir au niveau de l’installation et pour pouvoir aussi les installer. Nous avons besoin d’une vision claire. Il faut que l’on se mette tous autour d’une table pour avoir une politique régionale adaptée à nos territoires et à nos productions. Et, in fine, rester la première région agricole de France. »
De multiples sujets
Parmi les points d’achoppement, l’importation de produits ne répondant pas aux exigences imposées pour les agriculteurs français par les pouvoirs publics. « On accepte d’importer des produits qui sont traités avec des phytos qui sont interdits en France. Et le programme de la Région, Néo Terra, en met une couche supplémentaire. ». Pour JA 17, un slogan court, mais efficace : « pas d’interdiction sans solutions ». Cédric Tranquard pointe aussi le manque de financements de la Région pour le plan de modernisation des élevages « alors qu’elle sait en trouver pour financer d’autres actions. » Le plan bâtiment est montré sur doigt, avec des plafonds de dépenses éligibles très bas. Il donne en exemple l’aide régionale accordée par la Région Auvergne-Rhône-Alpes. « La FNSEA de Corrèze cite le cas d’un Gaec avec deux jeunes agriculteurs, pour un bâtiment vache laitière, hors zone de montant avec un investissement de 500 000 €. L’aide régionale est 157 500 € chez eux, alors qu’ici elle est de 54 000 €, soit trois fois moins. »
L’irrigation est aussi dans le viseur. Le n°1 de la FNSEA Nouvelle-Aquitaine est quelque peu irrité lorsqu’il entend les nombreux PAT, projet alimentaire de territoire, mis en place. « Sans eau, sans réserves, il n’y aura pas de circuits-courts et donc pas de PAT. Or le PAT, c’est le maraîchage, pas les céréales. »
Pour la FNSEA Nouvelle-Aquitaine, « le programme de la Région n’est ni généreux, ni juste, ni réfléchi ». Selon Cédric Tranquard, le président Alain Rousset a été alerté à plusieurs reprises sur toutes ces problématiques « mais on parle dans le vide ! ». À quelques jours du salon de l’agriculture à Paris, et pour lequel la Région a un stand de 1 500 m2, pour un coût de 800 000 € , une discussion autour d’une table semble plus que nécessaire.
Un bus à disposition
Inscriptions auprès de la FNSEA 17 - Tél : 05.46.34.44.22 ou par mail à accueil.fnsea17@reseaufnsea.fr.
Pour les JA 17, les inscriptions se font auprès de Kévin Dumont - Tél 06.67.83.14.19.
Des points de rendez-vous ont fixés :
· 7 h 15 : rendez-vous au parking du super U de Tonnay-Charente
· 8 h : rendez-vous parking de la Chambre d’agriculture de Saintes
· 8 h 30 : rendez-vous au péage de Mirambeau.