Sécheresse
La région veut que l’Etat agisse rapidement
Le 19 mai dernier, Ségolène Royal s’est rendue sur l’exploitation de François Crouigneau, à Aslonnes dans la Vienne, pour voir les ravages de la sécheresse sur un élevage.
François Crouigneau a d’ores et déjà réduit son cheptel à 280 chèvres (contre 300 il y a quelques mois). Il ne compte pas s’arrêter là. S’il décapitalise son cheptel, c’est à cause de la sécheresse, et les répercussions vont se faire sentir sur le marché de la viande. Le cheptel était déjà au pâturage mi-février. « Il n’y a plus de stock de fourrage pour nourrir les animaux. Quand les chèvres sortent au pâturage, je garde celles qui sont au-dessus de 2 litres. Mais là, avec le coût des rations achetées, je ne peux plus conserver celles qui sont sous les 3 litres. »La viabilité économique de son exploitation en dépend. Quant à constituer un nouveau stock, il n’en parle même pas. « Avec seulement 35 bottes de foin sur 20 hectares, tout est presque épuisé. »Le déplacement de la présidente de région était aussi l’occasion d’une réunion de travail avec les acteurs du monde agricole. L’objectif ? Trouver des solutions concrètes pour passer le cap de cette nouvelle crise.Il en ressort plusieurs demandes que Ségolène Royal va présenter au gouvernement. Les éleveurs souhaitent un prix d’intervention sur les céréales pour éviter une spéculation effrénée.La réquisition des céréales destinées à l’exportation pour les réorienter vers l’alimentation animale a été évoquée. Il est aussi question de bloquer, par décret, le prix des fourrages, de surveiller les coûts de transport…Quant à la paille, un prix verrouillé à 18 euros la tonne semble faire l’unanimité. La présidente de région va demander au préfet de prendre un arrêté interdisant le broyage de la paille.La Région rappelle le numéro vert 0 800 009 086 pour mettre en relation les éleveurs qui ont besoin de fourrage et toute personne (agriculteur, collectivité…) qui peut leur en mettre à disposition.Un fonds d’aide d’urgence de 5 millions d’euros devrait d’ailleurs être débloqué très prochainement. Il sera dédié à la mise en place de cultures moins gourmandes en eau. Concrètement, cet argent servira à l’achat des semences des agriculteurs et pourra couvrir une partie du surcoût du travail complémentaire.En attendant la mise en place de tous ces dispositifs, la solidarité s’organise entre éleveurs et céréaliers. Certains ont même proposé de mettre leur terre à disposition pour implanter des cultures dérobées et fournir un minimum de fourrage en fin d’été.