Colloque
A la rencontre du consommateur en mutualisant les savoir-faire
Colloque
Leur objectif était d’aller vers le client. Ils l’ont fait en mutualisant les coûts. Résultat : une meilleure valeur ajoutée, mais aussi des consommateurs rassurés sur les produits qu’ils achètent. L’économie de proximité est de retour.
De gauche à droite : Eddy Fruchard, Gary Daguisé, Daniel Chauveau, Jean-Robert Morille et Laurent Magot.
©
G. R.
«L’économie de proximité est une vague de fond. Aux producteurs de s’en occuper, sinon d’autres le feront à leur place. » Laurent Magot, chef du pôle tourisme et promotion à la chambre d’agriculture de la Dordogne, parlait mardi dernier au nom des agriculteurs qui, au-delà de leurs produits, vendent aussi l’image d’un territoire, un savoir-faire local. Le colloque organisé par la chambre d’agriculture, en partenariat avec la chambre des métiers et la chambre de commerce est une première. Elle met en évidence l’intérêt d’une mutualisation des compétences que des acteurs économiques, agriculteurs, commerçants, artisans pratiquent ici ou là. Dans le but de trouver de nouveaux débouchés rémunérateurs, la chambre d’agriculture de la Dordogne affiche un bilan positif dans ce domaine. Avec ses 3 millions de touristes par an, et grâce à un partenariat avec les collectivités locales, le département a su se doter de structures pour valoriser les produits locaux avec une marque, Saveur du Périgord, très présente dans les GMS. Quatorze points de vente collectifs ouverts toute l’année ont vu le jour. Les produits locaux, déjà présents sur de nombreux marchés sont valorisés dans la restauration hors domicile, par l’intermédiaire d’une société coopérative d’intérêt collectif qui associe partenaires privés et publics. Elle regroupe l’offre et met en place la logistique afin d’approvisionner, en produits transformés ou non, les cantines. En Deux-Sèvres, Plaisirs fermiers dans la zone commerciale Mendes-France, de Niort a vu le jour il y a deux ans. « On est allés vers les clients en mutualisant les coûts », a expliqué Jean-Robert Morille, un des neuf producteurs à l’origine du projet. La clé de la réussite ? « S’entourer de professionnels, bouchers charcutiers, vendeurs, responsables de magasin », poursuit-il. « La valorisation des produits agricoles locaux, représente 30 emplois, de la ferme au magasin », souligne son collègue, Daniel Chauveau, convaincu de la viabilité de ce concept. Parce que le produit local plaît. Il rassure un consommateur qui a perdu confiance dans les produits alimentaires. Toutes proportions gardées, le prix n’est pas un obstacle. Comme en témoigne Gary Daguisé, de la Sarl Le Pis et l’Epi, à Ardin avec la marque les P’tits amoureux, la Fromagère. « Notre produit phare, le gâteau au fromage blanc est lui aussi élaboré grâce aux compétences locales - ferme des Bazinières, coopérative de Pamplie, Minoterie Belot, Gaec de Dilay, ferme des Bois-, et au savoir-faire de collaborateurs dont c’est le métier », expliquait-il. « Notre atout, c’est la transparence. Il faut dire d’où viennent les produits que nous utilisons. C’est notre axe de différenciation », poursuivait-il. Même si le prix est majoré. Car un produit apprécié dans les cantines scolaires peut être utilisé à des fins pédagogiques.Un avis que partage Eddy Fruchard. Bois et Paille dont il est le gérant, communique sur le bois de la région, pour l’écoconstruction, les maisons à ossature bois, les charpentes traditionnelles, l’isolation avec des bottes de paille. Le jeune artisan se sent proche de ces agriculteurs qui parlent de leur produit avec fierté.