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Cooperl
À la SCEA Le Sapin, une installation avec des racines solides

Jessica Plante est, depuis le 1er juillet, associée de la SCEA Le Sapin, à Rorthais. L'exploitante a pris le temps de connaître l'exploitation et de peaufiner sa transmission. Un travail qui continue encore aujourd'hui.

© Jessica, à droite, et l'une des salariées de l'exploitation.

Tout est plus simple quand on prend le temps de faire les choses et qu'on est bien accompagné. C'est ce que pourrait se dire Jessica Plante qui est devenue, depuis le 1er juillet, associée de la SCEA Le Sapin, à Rorthais. Un choix pourtant loin d'être évident pour la jeune femme, qui a déjà vécu une expérience de chef d'exploitation aux côtés de celui qui est devenu son mari en Bourgogne, sa région d'origine. Le parrainage de six mois pour faire le tuilage, en 2016, avait tourné court, les nouveaux retraités préférant partir à Cuba plutôt que d'expliquer le bon fonctionnement de l'exploitation porcine au couple. Deux ans plus tard, la liquidation judiciaire était prononcée.

À son retour dans la région où elle avait effectué son BTS PA (aux Herbiers), Jessica a retrouvé du travail sur l'exploitation des frères Jacques et Noël Roy et Damien Soulard (300 ha sur trois sites, 650 truies, trois bâtiments de 2 000 places d'engraissement). Sans songer un seul instant à replonger dans le bain de la gestion et des responsabilités. " J'étais trop marquée par ma précédente expérience. Ce n'était pas du tout dans mes projets de devenir associée aussi rapidement ".

Repartir de zéro

En arrivant en Deux-Sèvres, Jessica s'est retrouvée confrontée à un autre mode de gestion. " C'est comme si je repartais de zéro, que j'avais tout à apprendre ", reconnaît-elle. Alors, quand Jacques lui parle de la formation Cooperl (voir ci-dessous), la jeune associée y voit une occasion de renforcer ses bases techniques, mais pas seulement. " Faire partie d'un groupe facilite les rencontres et nous permet de questionner notre mode de fonctionnement ".

Ayant suivi la formation en deux ans, elle reconnaît une véritable évolution du format. " J'ai pris peur après la première session, en visio. C'était un monologue. J'ai envoyé un message à Laurent Arriau, qui gère le programme, et il a tout de suite pris en compte mes remarques. Ils ont un très bon support, je suis sortie de chaque visio en apprenant quelque chose ".

Lire aussi : Un bâtiment ultra-moderne pour une production de qualité

Vision et transition

La première fois que les frères Roy lui parlent d'association, elle se laisse le temps de la réflexion, alors que dans le même temps, Yannick, son mari, a rejoint les rangs de la ferme porcine. Il lui faudra un an pour peser le pour et le contre. Une hésitation qui ne traduit pas un manque d'envie mais une peur légitime, une envie de se préparer véritablement à cette transition. Depuis un an, les choses se sont accélérées. De manière informelle, elle a été intégrée aux réunions des trois associés, tous les quinze jours. Puis un parcours a été réalisé avec Cerfrance pour cadrer les envies de chacun et faire coïncider les modes de fonctionnement.

Mais là où la jeune associée est sûre de son choix, c'est qu'elle a trouvé une deuxième famille dans le nord des Deux-Sèvres et des patrons à l'écoute de leurs employés, avec une véritable vision pour l'avenir. Même Noël, dont elle a repris les parts, fourmille d'idées. Ainsi, la SCEA est en pleins travaux. Le bâtiment de post-sevrage a vu l'isolation du toit et du plafond et un réaménagement de l'intérieur est en cours. " Pour le bien-être des salariés, nous avons demandé de plus grandes fenêtres. Même si ça fait plus de travail pour Noël, qui réalise le gros des travaux, il a accédé à cette demande ", illustre Jessica. Les verrats auront également des cases agrandies et une FAF est en cours d'aménagement. Enfin, de nouveaux bâtiments vont accueillir des panneaux photovoltaïques.

Avec 20 % des parts, Jessica n'en reste pas moins une associée qui a autant de poids que les autres. Il est d'ailleurs prévu qu'elle rachète petit à petit des parts pour arriver à un équilibre avec Jacques et Damien. En attendant, la jeune femme s'avance en confiance vers l'avenir. Elle est encore dans une transition douce et étudie en ce moment la partie comptabilité, qu'elle sera amenée à maîtriser à moyen terme. Mais en prenant le temps cette fois.

 

 

Compagnons Cooperl : une formation gratuite pour renforcer les bases de la production porcine



La production porcine n'est pas celle qui est le plus représentée dans les programmes scolaires de production animale. C'est en constatant certains manques chez ses salariés que le Conseil d'administration de la Cooperl a décidé, en 2019, de monter une formation pratique pour parcourir en détail tous les aspects de cette production.
Une vingtaine de thématiques sont ainsi abordées sous forme de "cours" de quelques heures, en visio ou en présentiel selon les secteurs. Elle est proposée gratuitement aux salariés et aux apprentis, qu'ils sortent des écoles ou soient en reconversion professionnelle.

Mais pas facile pour la coopérative de se lancer dans l'enseignement avec un niveau aussi disparate. "La première année, les cours étaient purement théoriques. On s'est vite rendu compte que le format ne correspondait pas vraiment aux attentes de chacun. Dès l'année suivante, nous avons introduit des journées support en élevage", relate Laurent Arriau, technico-commercial et responsable du programme Compagnons Cooperl. Dorénavant, les cours sont plus interactifs et le réseau se développe. "C'est aussi ça, la continuité après la formation. On leur permet de garder le contact, via un groupe WhatsApp ou en organisant une journée de convivialité chaque année".

Pour accéder au programme, il n'y a qu'un seul critère : la motivation. Celle de l'apprenant à s'impliquer dans le suivi des cours mais aussi celle du chef d'exploitation, qui accepte de libérer le nouvel étudiant le temps des cours. "Ils doivent être prêts à donner du temps pour former, surtout aujourd'hui. Pour devenir maître Compagnons, il leur suffit ensuite de suivre une formation de management sur trois jours". 

À présent, la formation est devenue qualifiante et il est désormais possible de la ponctuer d'un diplôme en passant par le Centre de formation des métiers de l'agroalimentaire à Lamballe, en Bretagne, pendant huit jours. Une option qui peut renforcer l'attractivité de la formation. "Compagnons Cooperl est devenu un véritable outil pour monter en compétences, se satisfait Laurent Arriau. Depuis trois ans, les étudiants restent au sein de la coopérative et s'installent, à l'image de Jessica Plante (lire ci-dessus), même si aucun engagement n'est demandé de notre part. Nous accueillons entre 60 et 80 compagnons chaque année. C'est un signal fort d'intérêt pour la filière porcine".

La coopérative se défend également de faire concurrence avec les établissements scolaires. "Les études des apprenants ont toujours la priorité. Nous venons juste en complément, alors que la production porcine est étudiée trop succinctement et que les apprenants doivent être opérationnels le plus vite possible dans le monde du travail".
La prochaine session des Compagnons commencera en octobre prochain.

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