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Économie de paille
La technique payante des menues pailles pour les éleveurs

L’union des Cuma de Vendée vient d’enquêter sur la récupération des menues pailles. Le retour est plutôt positif. Du coup, une série d’essais est entamée pour mieux mesurer l’impact paille et agronomie. Entretien avec Michel Seznec, conseiller machinisme.

Trois Cuma vendéennes ont choisi le système Turbopaille. La menue paille est déposée sur l’andain et ensuite pressée avec la paille.
Trois Cuma vendéennes ont choisi le système Turbopaille. La menue paille est déposée sur l’andain et ensuite pressée avec la paille.
© N.C.
Comment avez-vous procédé pour enquêter sur l’intérêt de la récolte des menues pailles ?
Michel Seznec : Nous avons confié cette enquête à deux stagiaires, Laure Mallard et Justine Desruelles, qui ont mené les entretiens auprès de trois Cuma vendéennes et une en Maine-et-Loire. Au total, 37 adhérents de Cuma ont été sollicités pour répondre à un questionnaire. Les groupes étaient équipés du système de récupération « Turbopaille » qui dépose les menues pailles sur l’andain.
Notre objectif était d’avoir le retour des éleveurs afin de bien mesurer les avantages et les inconvénients.

Les éleveurs sont-ils satisfaits ?
84 % des éleveurs notent une meilleure qualité de la paille. Par rapport au paillage, 78 % mettent en avant le pouvoir absorbant des menues pailles et la propreté de la litière avec un petit bémol : l’émission de poussière lors du paillage. Mais ils ne constatent pas pour autant de gêne pour les bovins. En fourrage, tous observent une bonne appétence. Sur le stockage, aucune différence. Sur la question des rongeurs, certains l’ont signalée sans dégâts particuliers ; y en a-t-il réellement plus qu’avant ? La menue paille n’est sans doute pas le seul facteur.

Concernant les chantiers de moisson et de pressage, quelles conclusions tirez-vous ?
Nous en sommes à la première année de mise en route. Sur les chantiers de moisson, il y a très peu d’incidence, à part quelques soucis techniques ; les équipements ont été reconditionnés par le constructeur.
C’est surtout sur les chantiers de pressage qu’il y a un peu plus de tension, dans la mesure où il y a plus de bottes à faire et que personne ne veut bouger les andains (en cas de pluie) pour ne pas perdre le bénéfice de l’opération.

Quels sont les gains et rendements en paille ?
On est dans une fourchette de 500 kg à 1,2 tonne. Ces différences
s’expliquent par rapport aux rendements des cultures et des conditions de récolte. Dans notre échantillon, l’opération a été bénéfique pour les adhérents des Cuma. Soit elle leur a permis d’éviter d’acheter de la paille (13,6 %), soit d’en acheter moins (19 %), soit d’en vendre pour certains (13,6 %). Le coût de l’équipement se chiffre entre 5 à 10 €/ha ; l’investissement dans un équipement Turbopaille – de l’ordre de 10 000 € – s’amortit rapidement.

D’un point de vue agronomique, peut-on dire que les parcelles sont moins sales et que l’on évite l’application d’herbicides ?
Les agriculteurs estiment avoir en général un manque de recul au niveau agronomique. L’économie en coût d’herbicides n’est pas vraiment observée par les agriculteurs. Nous allons faire un suivi avec la chambre d’agriculture pour en évaluer l’impact.

Quelles suites souhaitez-vous donner à ce premier bilan ?
C’est une technique payante pour les éleveurs et nous souhaitons poursuivre notre réflexion pour disposer de références fiables et pérennes. Nous avons contracté des conventions avec les conseils général et régional. Les élus se sont montrés très à l’écoute des résultats de nos investigations. Nos prochains essais seront conduits en partenariat avec les chambres des régions Pays-de-la-Loire et Bretagne ainsi que d’autres partenaires.

Sur quoi vont porter vos essais ?
L’objectif est de mesurer plus précisément les rendements, avec un suivi sur dix parcelles et sur une période de trois ans. Nous souhaitons également proposer des fiches techniques sur les équipements de récupération de ces menues pailles et expertiser l’équipement proposé par les constructeurs de moissonneuses, entre autres New Holland.
Dans les groupes, certains agriculteurs, notamment les aviculteurs, veulent récupérer les menues pailles à part . Nous allons évaluer l’adaptation nécessaire des chantiers.
Concernant le suivi agronomique,nous allons, avec Jérôme Jacq, ingénieur à la chambre d’agriculture de Vendée, conduire des essais comparatifs avec et sans menues pailles. Des échantillons seront pesés et analysés. La réflexion menée dans l’Ouest va aussi porter sur les impacts de salissement avec le fumier. Nous réaliserons, enfin, des essais comparatifs dans un élevage avicole pour mesurer l’incidence sur la croissance des poulets.

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