Biosèvres
L’agriculture biologique reste une priorité
Mercredi 10 mai, Yann Liaigre, président de Biosèvres, accueillait la préfète. Sur l’exploitation d’Olivier Brescia, jeune agriculteur en cours de conversion bio, il était question du message adressé par l’Etat aux agriculteurs intéressés par le mode de production biologique.
«La production biologique répond à une demande clairement exprimée par la société. Il convient dans ce contexte d’aider cette filière à se structurer et à se développer. » Ces quelques mots prononcés par Christiane Barret, préfète des Deux-Sèvres, au cœur de l’exploitation d’Olivier Brescia, jeune éleveur de Clessé en conversion, ont ouvert les échanges mercredi 11 mai. Encourageant pour les adhérents de Biosèvres, structure à l’invitation de laquelle la représentante de l’Etat répondait ce jour, « ce positionnement doit relancer les conversions », commentait Yann Liaigre, président de Biosèvres. Ces derniers mois et c’est pourquoi l’association souhaitait échanger in situ avec la préfète, « les signaux à l’adresse des agriculteurs sont plutôt négatifs », jugeait l’élu professionnel. En Deux-Sèvres, département du Poitou-Charentes où depuis trois ans le nombre d’agriculteurs à s’engager dans le mode biologique était le plus important, le ralentissement est réel. « Le passage d’un contrat pluriannuel de cinq ans (MAE) à des aides du premier pilier de la PAC avec une connaissance très tardive des règles d’éligibilité a incité de très nombreux porteurs de projets à la prudence voire à l’ajournement de leur projet », regrettait le porte-parole. Sans signes positifs adressés par l’Etat et l’Europe, les agriculteurs craignent que l’on s’éloigne des objectifs du Grenelle de l’environnement. « Nous ne perdons pas de vue le chiffre de 20% de la SAU nationale convertis au mode biologique à l’horizon 2020 », certifiait la représentante de l’Etat rappelant tout le travail réalisé par la France pour freiner l’élan de libéralisation qui s’est s’exprimé ces dernières années en Europe. « Si le mode de distribution des aides a changé, les aides, elles, sont toujours là. » Y compris le fameux crédit d’impôt dont la rumeur d’une suppression pour moitié a largement été relayée. « Le crédit d’impôt est passé de 4000 euros à 2000 euros certes. Mais, la différence n’est pas perdue pour les agriculteurs qui étaient convertis au mode biologique puisque l’autre moitié est intégrée aux aides versées via le premier pilier », certifiait Christiane Barret. Deux autres dossiers ont été évoqués au cours de cette rencontre, « le retard de versement de la MAE » et « la signature d’un arrêté interdisant le broyage de la paille eu égard à la sécheresse que l’on connaît ». « Les retards de paiements sont liés à un problème informatique national. Une cellule de crise a été mise en place. Je porterai vos remarques. J’espère que les choses vont rapidement rentrer dans l’ordre pour la dizaine de dossiers qu’il reste aujourd’hui à honorer. » Pour le broyage de la paille, la préfète se fera le relais d’une demande formulée par l’ensemble de la profession. « Je me rapprocherai des services juridiques de l’Etat pour identifier les moyens à notre disposition afin d’agir efficacement. »
Le nouveau bureau de Biosèvres
Président : Yann Liaigre ;
- vice-président : Guillaume Riou-Bourdon ;
- secrétaire : Marie-José Guillot ;
- secrétaire adjoint : Bernard Pupin ;
- trésorière : Cécile Guinefoleau ;
- trésorière adjointe : Bernadette Gatard ;
- membre du bureau : Jean-Marc Rousselot.