« Laissez-nous travailler, faites-nous confiance », clament les syndicalistes
La Fnsea et les JA 79 organisent dans le cadre d’un mot d’ordre national une action syndicale à Niort le 5 novembre.
Les agriculteurs ont décidé de crier un grand coup de colère le 5 novembre à Niort. Le mot d’ordre sera « Laissez-nous travailler, faites-nous confiance ». Nous viserons l’administration et les pouvoirs publics. L’ambition est de rassembler un grand nombre d’agriculteurs pour aller chercher des réponses sur six des huit points durs d’origine auprès de notre nouveau préfet. Un grand rassemblement est prévu en fin de matinée, place du Donjon, avec un grand nombre de tracteurs En prélude à cette manifestation, interview d’Olivier Renaud et de Yoann Baudouin, respectivement secrétaires généraux de la Fnsea 79 et des JA 79.
Quel est votre sentiment sur la situation actuelle du monde agricole ?
O. R. : Les agriculteurs font face à de multiples crises. Des crises économiques dont les amplitudes et les fréquences n’ont jamais été aussi importantes. Une crise morale face à des attaques incessantes et insupportables sur notre façon de faire et sur notre façon d’être. Une crise éthique qui touche notre fierté d’être paysan et laisse un sentiment de déclassement. Ce sentiment de crise s’est aggravé en particulier depuis le début de l’été, au niveau de la réglementation avec la question de l’épandage des phytosanitaires à moins de 200 mètres des habitations et maintenant la directive nitrates, les SIE, le compte pénibilité…. S’ajoutent d’autre part les difficultés de certaines filières, je pense par exemple aux filières viandes… On sent une situation sur le terrain où les agriculteurs sont exaspérés par toujours plus de contraintes. Un « ras-le-bol réglementaire » est en train de s’installer.
Y. B. : On sent sur le terrain un sentiment de morosité, une forme de lassitude face à la situation économique de nos exploitations mais surtout face à l’avalanche de contraintes qui de jour en jour grandit. Même chez les jeunes, on sent une forme de découragement lié à l’accumulation de contraintes, ce qui est d’autant plus préoccupant que nous sommes en temps normal des personnes qui avons des idées, des projets qui fourmillent. Ce sentiment de découragement est renforcé par le fait que nous avons l’impression de n’être entendus par les pouvoirs publics que le temps des discours.
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