Lait de chèvre
« L’augmentation du prix du litre de lait se profile »
Prix du litre de lait et gestion des volumes sont au cœur des travaux de Brilac. La famille production ne lâche rien. Avec pour ambition la valorisation du lait, elle appelle la mise en place des contrats.
«Nous sommes contraints de couper l’approvisionnement pour certains clients. Un contrat qui n’est pas honoré est un contrat pour lequel nous payons des pénalités. La situation ne nous amuse pas. Elle nous coûte cher », explique Gérard Maréchal, représentant de l’entreprise Lactalis. Ces quelques mots synthétisent la position du collège aval ce mercredi 18 décembre. A l’occasion de l’assemblée générale du Bureau régional interprofessionnel du lait de chèvre, organisée dans les locaux de la maison de l’agriculture aux Ruralies, le collège amont revenait sur le prix du lait. « A fin novembre, l’année 2013 enregistre une baisse de production de 6,7% », évoque-t-il. « Seule la revalorisation du prix du litre de lait permettra de stopper l’hémorragie et de regonfler vos disponibilités », pose Jean-François Bernard, rapporteur de la famille production. En ce lieu de discussion, transformateurs et éleveurs se rejoignent sur le remède au mal. Seul point d’achoppement, le niveau du coup de pouce. Les transformateurs contraints par les négociations avec la grande distribution sont à l’étroit, clament-ils, pourtant convaincus que c’est avec le prix qu’ils retrouveront des volumes.
« Mais, reconnaît Patrick Charpentier représentant de Terra Lacta, nous avons bien du mal à faire accepter une augmentation du prix de nos produits à la consommation. »
Les producteurs, chiffres à l’appui, fixent le cap. « Début 2013, il manquait 120 euros des 1000 litres. Au cours de l’année, le prix a été revalorisé de 50 euros les 1000 litres. Un montant égal à l’augmentation des charges sur la même période. Une revalorisation de 120 euros les 1000 litres est en conséquence l’objectif avec lequel vos commerciaux doivent aller démarcher les contrats de 2014 avec la distribution », revendique le collège amont.
Les forces commerciales sont au front, assurent les entreprises, qui faute d’en savoir plus sur l’issue des négociations et leur conséquence sur le prix du litre de lait insistent sur les perspectives qui s’ouvrent. « Le bilan matière globale de la filière a été restructuré ces dernières années. L’augmentation du prix du litre de lait se profile », juge Mickaël Lamy, mandaté par Eurial. Les entreprises se projetant à 2015 annoncent des besoins croissants de l’ordre de 45 millions de litres de lait. Un horizon satisfaisant, juge la famille production qui avec sagesse rappelle l’histoire récente de la filière et en conséquence appelle de ses vœux la mise en place rapide de la contractualisation pour cadrer les volumes et éviter les excès qui cinq ans plus tôt faisaient le lit de la crise. En 2012, celle-ci entraînait 120 cessations d’activité sur le territoire d’intervention du Brilac (Poitou-Charentes et Pays-de-la-Loire), 68 en 2013. Avec 44 projets d’installations identifiés par les opérateurs pour 2014, la filière sera encore loin du compte.