Le bœuf de race parthenaise à la découverte de son potentiel
Un travail pour réduire la dépendance d’élevages de parthenaises au taurillon et à l’export est actuellement en cours.
Les premiers résultats présentés à la presse jeudi 10 mars « sont prometteurs » et la communication va en ce sens. Autour de la table, la chambre d’agriculture, l’organisme de sélection (OS), le label, la SCA la parthenaise, la société des viandes des éleveurs de Parthenay (Svep) et la communauté de communes étaient représentés. Arnault Gatignon, au nom de la Svep, souligne : « toute la filière s’implique », pour ce projet, initié en septembre 2013 après un an et demi de réflexion. L’objectif est de vérifier l’intérêt de mettre en place une production de bœufs à l’échelle d’élevage de parthenaises comme à celle de l’économie locale.
Dans cette phase expérimentale, « nous suivons cinq élevages qui castrent trois à six animaux », explique Pascal Bisson, de la chambre d’agriculture. Parallèlement à la pertinence de la production, le projet évalue donc l’opportunité commerciale. Les producteurs, qui cherchent à savoir s’il est possible de « valoriser autrement nos mâles que par le taurillon, dépendant de l’exportation », doivent compenser la faible croissance de l’animal castré, de l’ordre de 500 g de carcasse par jour de vie, contre 850 g pour un taurillon. Le bœuf reste plus longtemps sur l’entreprise. La vente se fait en effet à plus de 34 mois d’âge, également pour des raisons de qualité de la viande. Une conduite économe, grâce à la croissance au pâturage, et une meilleure valorisation par le prix de vente sont les deux leviers qui permettent d’envisager cette compensation, et donc de la rentabilité.
Une offre différente, pas concurrente
Outre la qualité des carcasses, « sensiblement comparable à celle des femelles », indique le communiqué, la viande de bœuf de Parthenay est issue « d’une race du terroir et d’animaux élevés à l’herbe, avec tous les gains que cela représente sur le plan environnemental. Les consommateurs y sont sensibles », argumentent les membres du comité de pilotage.
« On propose du bœuf, mais du « vrai » bœuf », reprend Arnault Gatignon. Reste à analyser comment les bouchers et les consommateurs réagiront à tous les arguments. « Nous avons un label qui fonctionne bien. Nous ne voulons surtout pas le déstabiliser », rassure Didier Dupuis, président de l’OS. Pour le moment, l’ambition serait plutôt de développer une filière de niche, à l’échelle locale dans un premier temps.
Plus d'infos dans le journal Agri 79 du 18 mars 2016.