Le broyé du Poitou : un gâteau… pour ne pas broyer du noir
Chaque semaine, nous vous proposons de découvrir un produit typique de chaque département de la Nouvelle-Aquitaine. Aujourd’hui, le broyé du Poitou (86).
Si dans la Vienne, le broyé du Poitou est une véritable institution, le nom de ce gâteau parle peu souvent en dehors des frontières du département. En fait, derrière ce nom, c’est une galette qui se cache. Et c’est visiblement au début du XXe siècle que le nom « broyé » fait son apparition. Maurice Béguin, archiviste de la région et passionné de cuisine locale, évoque en effet le « gâteau broyé de la Vienne » dans les années 30. Il précise que les ingrédients et les proportions sont les mêmes que dans les galettes consommées dans les Charentes, mais qu’il faut, après un rapide pétrissage « couper avec la main la pâte en petits morceaux arrachés ».
Conservation longue
Même s’il est difficile de résister à la tentation de manger un broyé encore tiède, le mieux est de le laisser bien refroidir pour qu’il devienne croquant. Et surtout, pour pouvoir le casser avec le poing. C’est ainsi que les parts sont faites dans la Vienne. Sans couteau. Et c’est, avec le mode de pétrissage, ce qui lui vaut son nom ! Une fois refroidi, et à condition de le conserver à l’abri de la lumière, de l’humidité et de la chaleur (idéalement dans une boîte en fer, dans un placard), le broyé se conserve vraiment longtemps. « Nous mettons une date limite de conservation de 6 à 8 mois, mais bien conservé, un broyé peut se manger un an après avoir été cuit », assure Sandra Brion. La gérante de la biscuiterie de Lencloître (lire ci-dessous) pense d’ailleurs que le broyé était dans les fermes un bon moyen de conserver à la fois le beurre et les œufs, du printemps jusqu’à la fin de l’hiver.
Le broyé était aussi le dessert de toutes les fêtes. Pas un mariage, un baptême ou une communion ne se déroulait sans broyé du Poitou. Dans les fêtes des battages, foires et marchés locaux, surtout ruraux, impossible également de passer à côté du broyé.