Le cancer de la prostate dans la liste des maladies professionnelles
Julien Denormandie a confirmé qu’il prendra un décret pour reconnaître le cancer de la prostate lié aux pesticides comme maladie professionnelle.
Julien Denormandie a confirmé qu’il prendra un décret pour reconnaître le cancer de la prostate lié aux pesticides comme maladie professionnelle.
Le ministre de l’agriculture Julien Denormandie a confirmé le 20 octobre au Sénat, durant la séance de questions au gouvernement, que le cancer de la prostate lié aux pesticides sera bientôt reconnu maladie professionnelle. « Je vous l’annonce : oui, je prendrai le décret, conformément à l’avis de la Cosmap, permettant d’établir ce tableau de maladie professionnelle », a-t-il déclaré sans pour autant annoncer d’échéance. Il a précisé que cette reconnaissance vaudra « pour ceux qui utilisent des pesticides à des fins professionnelles ».
Le locataire de la rue de Varenne suit ainsi l’avis de la Commission supérieure des maladies professionnelles en agriculture (Cosmap) émis le 12 octobre. Ce jour-là, les associations de victimes, organisations patronales et salariales qui siègent à la Cosmap ont voté à l’unanimité en faveur de la création de ce nouveau tableau de maladie professionnelle au régime agricole.
Une reconnaissance dès cinq ou dix ans
Les conditions de la reconnaissance restent cependant à définir par le gouvernement, alors qu’elles cristallisent des désaccords entre les partenaires sociaux. D’un côté, l’association Phyto-victimes, la CR, la Conf’ et plusieurs syndicats de salariés (FGA-CFDT, FNAF-CGT, FGTA-FO) veulent une reconnaissance de la maladie dès cinq ans d’exposition au risque, et un « délai de prise en charge » (entre la fin de l’exposition et la constatation de la maladie) de quarante ans. « Nos organisations appellent à un tableau ayant une portée importante, il ne serait pas admissible que des victimes soient écartées pour des raisons financières ou politiques », assènent-ils dans un communiqué commun le 19 octobre.
De son côté, la Fnsea s’est positionnée sur l’autre durée d’exposition minimale sur la table, de dix ans (au lieu des vingt ans qu’elle préconise) et demande par contre un « délai de prise en charge inférieur à quarante ans ». Il faut « la mise en place d’un cadre réaliste vu le caractère multicausal du cancer de la prostate et le poids du facteur âge », indique la rue de la Baume à Agra Presse.