Le choix du «conventionnel raisonné»
L’assemblée générale du 14 décembre a permis de faire le point sur la santé de la structure.
Ils étaient une cinquantaine à avoir répondu à l’appel de Bernard Tremblier et Éric Guilbot, respectivement président et directeur de la coop de Saint-Agnant, pour l’assemblée générale qui s’est tenue vendredi 14 décembre à la salle des fêtes de Saint-Agnant. Devant les adhérents et les représentants des OPA, Bernard Tremblier est d’abord revenu sur le bilan météo de la campagne 2017-2018, dont la collecte d’été «va rester gravée dans nos esprits». Les conditions, sèches en juin et pluvieuses en juillet, avaient conduit à des résultats difficiles pour la coopérative. «Nous avons dû assurer un débouché pour 83% de nos blés tendres en destination alimentation animale, et 65% de nos blés durs ont été déclassés», relate-t-il. Mais cette météo s’était révélée bénéfique pour les cultures de printemps.
Une démarche qualitative
Mais c’est sur un autre climat que s’est ensuite penché le président de la coop de Saint-Agnant : celui du monde agricole. «Les fondamentaux de notre agriculture, qui sont de nourrir le monde, sont de plus en plus absents des discours au profit de la durabilité, la réglementation, l’environnement, la digitalisation, l’agriculture biologique…» a-t-il constaté. Sa réponse à ces nouvelles considérations ? Une «démarche qualitative», qu’il appelle «le conventionnel raisonné, haut de gamme». Avec deux débouchés en ligne de mire, les filières courtes locales et l’exportation, à travers la participation à l’Entente 17.C’est d’ailleurs sur le marché international que s’est attardé Éric Guilbot. Le directeur a dressé un portrait réaliste de la situation, sans rien occulter des difficultés rencontrées sur le marché africain, de la part croissante des blés d’Europe de l’Est et de Russie sur le marché ou de la concurrence que représente l’huile de palme sur le marché oléique. «L’exportation souffre et reste fragilisée pour l’ensemble des productions sur des destinations historiquement françaises, a-t-il expliqué. Hormis le maïs. »
Adopter une stratégie oléique
Un maïs qui reste en volume la première production de la coop de Saint-Agnant, avec 27 600 tonnes, devant le blé tendre (15 600 T) et le blé dur (11 270 T). Selon les premières prévisions pour la campagne en cours, le volume ne devrait que peu varier. Le directeur de la coopérative en a profité pour distiller ses conseils sur les semences à adopter, notamment pour le tournesol où une prime semble particulièrement intéressante. «On vous conseille d’adopter la stratégie oléique», a-t-il déclaré à l’attention des adhérents. En ce qui concerne la protection des cultures, il a insisté sur les bons résultats obtenus avec l’insecticide Coragen. «Ça faisait longtemps que je n’avais pas vu un produit faisant gagner dix quintaux par hectare.» Les engrais, eux, voient leur consommation baisser régulièrement.La coopérative prépare aussi l’avenir, à travers l’adhésion de sa centrale d’achat au groupement Axso et sa participation au Service Commun Informatique, avec 8 autres coopératives, qui lui permettra de faire évoluer ses systèmes au cours de l’année à venir. Les dirigeants ont aussi rappelé l’implication de la coop de Saint-Agnant auprès des jeunes agriculteurs, qui en cas d’adhésion peuvent bénéficier d’aides financières. Enfin, au niveau des infrastructures, après la réalisation de cellules sur le site de Saint-Agnant, c’est sur le site de Saint-Nazaire-sur-Charente que devraient se porter les efforts de la coopérative, une fois résolus les problèmes induits par la loi Littoral et la modification du P.L.U.