Le conseil en coopérative prépare sa mue agroécologique
Comment concilier économie, agronomie et écologie en agriculture ? Ocealia a organisé deux journées, une en direction des professionnels, et l’autre pour le grand public, les 12 et 13 mai à Empuré. Dans ce secteur de Charente un groupe d’agriculteurs expérimente dans ce sens sur le sujet des pollinisateurs.
«Comment le conseil agronomique en coopérative peut-il aider à la transition écologique ? » Le vendredi 12 mai, les professionnels de la coopérative Ocealia étaient invités à débattre sur le sujet, et bien d’autres, sur le site de la Gargotte à Empuré.
Un secteur géographique où un groupe d’agriculteurs s’est uni pour réfléchir et agir afin de favoriser les pollinisateurs. « 35 % de la production agricole mondiale vient des pollinisateurs. Il existe des liens et des bénéfices mutuels entre agronomie, écologie et économie », explique Philippe Delusset, le président d’Ocealia. « Nous voulons être un groupe coopératif réputé et responsable qui assure le développement économique de nos adhérents », a ajouté Philippe Merle, le directeur du Pôle agriculture.
Si la journée a débuté par une dizaine d’ateliers autour de sujets aussi divers que les haies, les insectes auxiliaires, la diversification des cultures avec le soja et la luzerne ou encore l’autonomie fourragère, l’après-midi s’est poursuivie avec des conférences et des débats.
Le premier intervenant, Bernard Chevassus-Au-Louis, de l’association Humanité et biodiversité, a montré que si demain on veut associer agriculture, biodiversité et agroécologie, il faudra aller vers une combinaison de « solutions imparfaites » et l’utilisation de produits de biocontrôle qui seront moins efficaces. Il a bien insisté sur la notion de « service écologique » avant d’affirmer que « la biodiversité est une immense bibliothèque dont on n’a pas lu tous les livres ».
Le conseil est un business
Marianne le Bail, professeur à AgroParisTech, a expliqué que la transition vers l’agroécologie était tout à fait réalisable par les coopératives via le conseil. Avec des étudiants, elle a analysé les leviers et les freins à cette évolution au sein des coopératives. En matière de conseil agronomique, elle a déterminé quatre types d’approches : systématique, raisonnée, intégrée et agroécologique.
Elle a montré que l’un des principaux freins à la transition vers l’agroécologie du conseil n’était pas tant que les coopératives étaient à la fois « juge et partie » en faisant de l’approvisionnement en intrants, mais que ce qui leur importait le plus était la collecte et la valorisation des récoltes. En ce sens, les solutions agroécologiques sont plus incertaines et constituent un risque...
Lire la suite de notre article dans l'édition du 18 mai, page 13.