Le crédo de Jérémy Dercercle
Interview de Jérémy Dercercle, vice-président JA en charge
du dossier Installation.
Pouvez-vous expliquer votre rôle dans le cadre du Comité national installation-transmission?
Notre credo à JA a toujours été l'installation et la transmission afin de maintenir notre capacité à renouveler les générations en agriculture. C'est la raison d'être de JA. Contrairement à nombre d'organisations, JA s'est largement investi lors des Assises de l'installation et a fait de nombreuses propositions pour améliorer encore les dispositifs d'accompagnement et les faire correspondre aux problématiques qui se posent sur le terrain avec par exemple le renforcement du rôle des points info installation ou encore l'amélioration du plan d'entreprise. En effet, les dispositifs d'accompagnement sont déterminants pour garantir la qualité de l'accueil des porteurs de projet, des conseils, de la formation qui leurs sont proposés, garantissant un taux de réussite important : 95 % des porteurs de projet qui ont suivi le dispositif d'accompagnement national sont encore agriculteur 10 ans après. Concrètement, il ne faut pas oublier qu'aider les jeunes à s'installer passe aussi par des aides financières. Notre rôle a été de convaincre l'État de la nécessité de faire évoluer le dispositif de la DJA et des prêts bonifiés afin de les rendre plus efficaces, de proposer une nouvelle formule qui convienne à toutes les parties engagées mais surtout de faire en sorte que sa mise en place soit rapide. Aujourd'hui, force est de constater que sans notre syndicat, les dispositifs d'aides à l'installation ne seraient clairement pas aussi développés que ce que nous avons actuellement.
L'enveloppe d'accompagnement à l'installation vient d'être revalorisée pour les années 2015, 2016 et 2017. Pouvez-vous expliquer ce que JA a obtenu dans le cadre des négociations sur ce budget ?
Un budget insuffisant pour vraiment aider les jeunes à s'installer ! Voilà le cri d'alarme que JA a poussé à l'automne lorsque le Ministère annonçait 14,5 millions pour cette enveloppe. Seul à réagir mais également à proposer des solutions, notre réseau s'est largement mobilisé, et cela à tous les échelons pour le faire entendre et faire comprendre les risques d'un budget aussi peu ambitieux. Une partie des stages 21 heures, des PPP et stages en exploitation n'aurait plus été financée ce qui aurait porté un coup au nombre de nouvelles installations. C'est le lobbying renforcé qui a permis à JA d'obtenir 4 millions supplémentaires pour accompagner tous les porteurs de projet en 2015 en passant de 14,5 millions de budget initialement prévus à 18,5 millions d'euros puis à 17,5 millions pour les années suivantes. Pour JA, assurer la pérennité de ces financements était aussi une condition sine qua non pour être satisfait puisque la majorité du budget repose désormais sur les fonds issus de la taxe sur le changement de destination des terres. Cela a bien été pris en compte par l'État qui s'est engagé à combler toute diminution éventuelle des fonds issus de la taxe.