Le drainage, dans les règles de l’art
L’entreprise surgérienne TransTerrassement intervient chaque année sur environ 1000 ha de terres agricoles à drainer. Des travaux qui obéissent aujourd’hui à des règles bien précises, de la déclaration à la mise en œuvre.
TransTerrassement, devant une trancheuse du groupe.
Le drainage, chez TransTerrassement, c’est une vieille histoire. La pratique est au cœur de l’activité de l’entreprise, filiale du groupe Lheureux, depuis son implantation à Surgères, en 1980. Quinze spécialistes du drainage y travaillent aujourd’hui. La société a même été la première à obtenir le Label’Andhar (Association nationale de drainage et d’hydraulique agricole responsable) à sa création en 2017, certification à renouveler tous les trois ans, précise le chef d’agence, Philippe Ratineau, qui est aussi secrétaire de l’association Andhar. TransTerrassement mène aujourd’hui des opérations de drainage dans douze départements du Grand Ouest, du Loir-et-Cher à la Gironde, depuis sa base de Surgères. « En rétablissement de drainages agricoles, nous intervenons même sur toute la France », précise Philippe Ratineau. « Le mois dernier, par exemple, nous avons terminé un chantier en Bretagne pour GRTgaz. »
Ces chantiers de rétablissement de drainage, menés pour le compte de grands groupes du BTP suite aux constructions de LGVs-Autoroutes-éoliennes, conduites de gaz, etc., représentent une petite partie de l’activité de la société par rapport aux chantiers menés chez les agriculteurs qui souhaitent drainer des terres hydromorphes. TransTerrassement intervient sur environ 1000 ha de surfaces agricoles chaque année, avec ses trancheuses (pour les terres très argileuses, environ 20 % des surfaces) et ses sous-soleurs. Aujourd’hui, le travail de drainage se fait beaucoup dans la Vienne, l’Indre-et-Loire ou encore le Loir-et-Cher. « En Charente-Maritime, on est plus sur du redrainage, des interventions sur des terres de marais où le drainage ne fonctionne plus très bien. »
Des chantiers à bien préparer
Tous ces projets répondent à des règles bien précises. « Le drainage est réglementé », rappelle Damien Lesueur, conducteur de travaux chez TransTerrassement. « Pour drainer une surface de 20 à 100 ha, il faut passer par une procédure de déclaration auprès de la préfecture, et, au-delà de 100 ha, par une autorisation. » Or ces surfaces sont calculées non pas par chantier, mais en cumul sur l’ensemble des terres drainées de l’exploitation. Résultat, de plus en plus d’agriculteurs doivent passer par des procédures de déclaration voire d’autorisation.
Avant les travaux, des études sont nécessaires : relevé topographique du terrain, étude pédologique pour déterminer la présence ou non de zones humides, réalisation d’un plan projet afin de dimensionner le réseau de drainage à réaliser. Les chantiers sont par ailleurs soumis à des règles pour limiter l’impact environnemental, comme l’interdiction du rejet direct des eaux dans les cours d’eau. « On met donc en place des zones tampons en sortie de drainage », explique Damien Lesueur. « Leur but, c’est le stockage d’eau, la temporisation du rejet dans la nature. Elles jouent le rôle d’épurateurs. » La taille de ces bassins correspond généralement à 1 % de la surface drainée. L’entreprise travaille par ailleurs avec le bureau d’études charentais-maritime Impact Eau Environnement pour s’assurer du bon respect des règles de travail en zone humide et de la conformité des chantiers avec sa loi sur l’eau. Autant d’efforts qui visent à permettre aux agriculteurs clients de travailler de meilleurs sols tout en limitant l’impact sur l’écosystème.