Le festival des marques récompense le travail des éleveurs d'ovins
La société Sovileg abattait 253 000 moutons en 2014 soit environ 5500 tonnes équivalent carcasse. Un volume d’activité en croissance de 8% qui appelle l’engagement des éleveurs dans les démarches qualités.
En dix ans, le marché s’est transformé. La viande ovine connaît une baisse structurelle de la consommation en France. La mobilisation de la filière française n’aura eu aucun effet sur cette réalité regrettable. En revanche, et l’évolution de l’achalandage du rayon boucherie du magasin Auchan Olivet (45) en est l’illustration, le made in France s’est imposé. « Dès lors que les faveurs du consommateur vont aux produits français, elles vont aux produits marqués, aux labels », constate Fabrice Drouin, boucher.
C’est ainsi que le rayon boucherie de cette grande surface implantée aux portes d’Orléans, commercialise aujourd’hui 18 à 20 agneaux marqués de l’IGP régionale chaque semaine. « Nous proposons également un peu de produits d’importation et un peu d’agneaux de lait. Mais, en dehors des fêtes de Noël et de Pâques, notre activité est portée par l’IGP Agneau du Poitou-Charentes », explique le professionnel du commerce de la viande.
Les crises sanitaires expliquent certainement pour partie cette évolution des comportements. Le travail de la filière n’est pas étranger à ce phénomène, croit ce boucher particulièrement sollicité ces dernières années par les entreprises de l’amont, ainsi que par les structures telles que le GIE ovin du Centre Ouest. « L’offre stimule la demande », juge-t-il.
136 000 agneaux labellisés
Ce dynamisme qui s’est progressivement développé sous l’impulsion de partenariats à l’instar de celui qui réunit Sovileg, la Caveb et les établissements Macquet, vaut à la région Poitou-Charentes (*) la place de leader national avec la commercialisation de
136 000 agneaux labellisés IGP Agneaux du Poitou-Charentes ou label rouge Le Diamandin. Vingt-six pour cent de ce volume sont traités par Sovileg qui complète sa gamme avec des marques entreprises cadrées par cahier des charges. « Les produits marqués représentent 95% de nos ventes », certifie Rodolph Lepoureau, PDG de Sovileg. Outre les identifiants gérés par le GIE ovin du Centre Ouest, l’abattoir commercialise des produits issus de l’agriculture biologique. Les marques Louis-d’or, le Pastour (boucherie traditionnelle) et Le Tendre Gourmet sont également distribués. « Sur 2014 notre activité a connu une croissance de 8%. Nous avons besoin de produits haut de gamme. Et particulièrement sur le quatrième trimestre. Nous savons pertinemment que le marché dépend de la volonté des éleveurs à produire ces animaux. »
Echanges entre bouchers et éleveurs
En organisant pour la première année son Festival des marques, Sovileg fait un événement de cette complémentarité vertueuse entre l’amont et l’aval de la filière qui au fil des ans a permis à l’élevage régional de se parer d’une belle image de qualité. « Nous avons permis à 100 de nos apporteurs (Ndlr, sur 1000) de sélectionner quatre agneaux dans leur élevage et de présenter ce lot dans l’une de nos six catégories, une par marque commercialisée par notre entreprise », explique Hélène Lepoureau, assistante de direction. Après avoir jugé les 400 carcasses présentées, les bouchers de l’enseigne Auchan, client des établissements Macquet, ont échangé avec les éleveurs invités à venir apprécier la qualité de leur travail dans les frigos. Il y était question d’épaisseur de gras, de couleur de chair et de conformation. Pas de prix. Ici, la relation commerciale entre les maillons de la filière est suivie. « Nos engagements courent sur l’année entière. Une nécessité pour tenir ces démarches qualité », insiste Rodolph Lepoureau. Pour marquer l’événement, une plus-value sera versée pour l’occasion aux participants. Une récompense. Un encouragement à poursuivre. « La moyenne d’âge des éleveurs continue d’avancer. Les jeunes doivent savoir qu’il y a un avenir pour l’élevage dans des filières rémunératrices », posent les opérateurs de l’aval qui pour assurer leurs approvisionnements n’excluent pas, via la contractualisation, la mise en place de prix garantis.
(*) Bassin de production reconnu pour d’IGP.