Météo
Le gel du 14 mai a surtout affecté les jeunes plants de tabac
Les « possibles » petites gelées blanches annoncées pour vendredi dernier par Météo-France, ont fait quelques dégâts sur les tout jeunes plants de tabac, juste mis en terre. Certains devront être remplacés.
Thierry Boudaud n’était pas tranquille le week-end dernier. La veille, à six heures, une fine couche de givre recouvrait son pare-brise. Il n’en fallait pas plus pour que le gel touche ses jeunes plantations de tabac. Un petit - 2°C au sol qui inévitablement a fait des dégâts sur les six premiers hectares justes mis en terre sur les onze prévus.
« Tous les plants ont été touchés, le haut des parcelles beaucoup moins que le bas », a-t-il constaté. « Trois hectares sont plus touchés », mais finalement, un hectare et demi seulement sera replanté, faute de plants à sa disposition, ce qu’il entreprenait en début de semaine. Pour les autres, il n’exclut pas des pertes de production. Mais il ne lui est pas possible d’en évaluer l’étendue à ce jour.
A la coopérative Poitou-Tabac, « les dégâts sont finalement moins importants que ce que l’on pensait », explique la directrice, Claudie Saussé. Sur les 900 hectares de Virginie et 80 hectares de Burley, environ dix vont devoir être replantés, principalement dans le sud des Deux-Sèvres et de la Vienne d’une part, le nord de la Charente et la Charente-Maritime, d’autre part. Entre le 15 et le 25 mai, c’est la pleine période de plantation. Et les jeunes plants, justes mis en terre, sont fragilisés. Ils n’ont pas encore eu le temps de se remettre du stress du transfert des tunnels vers la pleine terre.
Au petit matin du 14 mai, le froid n’a pas eu de conséquences sur les plantations en dehors du sud du département. « Nous n’avons pas été touchés par le gel », a pu constater, Yves Gazeau, président des arboriculteurs. « Je ne dis pas que quelques fruits n’ont pas été touchés, mais c’est marginal », poursuit-il.
Plants : un dépannage en interne
Même constat pour les plants de melon. A la société Rouge Gorge « quelques plants ont gelé en limite de la Vienne, tout au plus 10%, par endroits », a constaté de son côté Gilbert Lethouieil, un des associés.
« J’ai des serres pour 11 hectares et pas pour 15 », fait remarquer Thierry Boudaud. Même si les producteurs cultivent généralement un peu plus que leurs stricts besoins. « Jusqu’à 10 ou 15 hectares à replanter, on trouvera des plants chez les autres producteurs », prévoit Lucien Gatard, technicien à Poitou-Tabac. Il estime en effet le volume de plants disponibles à 10% sur l’ensemble de la coopérative.
« On va se dépanner », dit-il. Il ne devrait donc pas y avoir besoin de faire appel aux producteurs des coopératives voisines, du Sud-Ouest et de Nord-Loire Tabac.
Des températures très exceptionnelles
Ce petit matin de gel est assez exceptionnel, estime-t-on à Météo-France, à Niort. La température la plus basse a été constatée à Prin-Deyrançon, avec -1° C, sous abri, alors qu’à Niort, le mercure est descendu jusqu’à +0,2°C, ce qui fait -3,2°C au sol. Dans le Bocage, le -0,7°C sous abri a certainement lui aussi laissé quelques traces sur la végétation dans les fonds de vallée. Il faut remonter à 1974 pour trouver des températures aussi basses un 8 mai, avec -1°C sous abri à Niort, et à 1961, un 29 mai, avec +0,1° C sous abri.