Lapin
Le lapin plombé par la hausse du prix de l’aliment
Les augmentations de prix du lapin en GMS ne peuvent s’envisager que dans une certaine mesure pour ne pas décourager le consommateur.
L’inquiétude des représentants des producteurs monte aussi vite ses derniers jours que le prix de l’aliment lapin. « L’automne s’annonce difficile », regrettaient François Martin et Yoann Fonteniaud respectivement président et animateur du Bureau régional interprofessionnel du lapin de chair (Brilap). Les producteurs viennent de supporter une augmentation de 15 euros par tonne d’aliment. « On parle d’une envolée de 60 à 70 euros la tonne d’ici à la fin de l’année. »
Jeudi 23 septembre, à la Maison de l’agriculture aux Ruralies, les membres du Brilap, réunis en assemblée générale, exprimaient leurs craintes quant au devenir des producteurs les plus jeunes et les élevages les moins performants. « 70 euros la tonne sur une bande qui consomme 30 tonnes, c’est 2100 euros de charges supplémentaires. Beaucoup d’entre nous ne pourront pas faire face », craint François Martin. Les trésoreries restent marquées par l’envolée des charges subies en 2008.
Dans un tel contexte, l’amélioration de la productivité et des performances techniques sont des impératifs. Par ailleurs, le Brilap et le Clipp œuvrent en faveur d’une augmentation du prix d’achat du lapin à la consommation. Une action collective avec la filière avicole est envisagée. Les deux familles évoquent la possibilité de s’allier pour négocier auprès des GMS.
A explorer, cette piste ne peut seule apporter la solution. La consommation de lapin se stabilise après deux ans de baisse. Les augmentations de prix ne peuvent s’envisager que dans une certaine mesure. Il ne s’agit pas de décourager le consommateur, reconnaissent les responsables de la filière. « Il y a toutefois des possibilités, encourage Yoann Fonteniaud. 5 centimes d’augmentation par kilo vif effaceraient chez les éleveurs l’augmentation subie de 15 euros par tonne d’aliment achetée. »
Les producteurs, les membres du collège amont et ceux du collège aval de la filière évoquent dans le cadre du Brilap une possible maîtrise de la production. « C’est en négociation », précise le président. « Pour pouvoir faire pression auprès des distributeurs, nous avons besoin d’une certaine adéquation entre les volumes produits et le potentiel de commercialisation. Nous n’y sommes pas », regrette Philippe Rigaudy, responsable des achats chez Loeul et Piriot.
Parallèlement, l’interprofession poursuit ses actions de promotion. Via les filières courtes avec une ouverture du cahier des charges du lapin Signé Poitou-Charentes, via la restauration collective et notamment dans les collèges, le Brilap tente de dynamiser la consommation. L’avenir des 120 producteurs du Poitou-Charentes est, plus que jamais, entre les mains des consommateurs.