Lait
Le mariage Eurial-Glac prend du retard
En juin dernier, lors de la dernière assemblée générale de l’Association centrale des laiteries, Eurial Poitouraine et le Glac annonçaient leur fusion prochaine. Près d’un an plus tard, le projet semble prendre du retard.
«Cette fusion, c’est un travail vital, autant pour la production de lait de vache que de lait de chèvre », lance Christophe Limoges. Pour le président de la section lait à la FRSEA, le rapprochement entre Eurial Poitouraine et le Glac est le seul moyen « de donner un peu de visibilité à la filière ». Si le premier argument qui justifie la fusion est évidemment la force d’un groupe plus important dans le travail de négociations, il n’est pas le seul. « Il est également important d’investir dans la recherche et le développement. Il faut bien prendre en compte que fin 2015, les quotas, ce sera fini ! Nous devons nous mettre en ordre de bataille dès à présent pour anticiper cette étape. » Les négociations avec les grandes et moyennes surfaces se font d’ailleurs actuellement peu à l’avantage des éleveurs. « Nous serons certainement bientôt amenés à réaliser des actions auprès de ces GMS » lance Dominique Marchand, président de la Fdsea de la Vienne. Des arguments maintes fois avancés par la profession et les responsables des deux laiteries concernées, mais qui semblent peu suivies d’effets. Pour mémoire, lors de l’annonce du projet de fusion, en juin 2010, c’est un délai de dix-huit mois qui avait été annoncé pour faire aboutir le processus, qui devrait permettre de créer un nouvel ensemble avec un chiffre d’affaires de 1,3 milliard d’euros, 1,6 milliard de litres de lait de vache et 300 millions de litres de lait de chèvre. « Effectivement, il est difficile de faire s’entendre tout le monde. Les gestions ont été jusqu’à présent différentes… Il faut un peu de temps » lance Dominique Marchand, qui reconnaît également l’intérêt de redire son soutien au projet. « Nous venons de rencontrer Jean-Pierre Raffarin, en tant que président de l’Association centrale des laiteries. L’idée, c’était de lui redire que les producteurs étaient derrière lui pour soutenir cette fusion. » Une rencontre lors de laquelle l’ancien Premier ministre a redit son soutien pour ce projet, et donné rendez-vous aux éleveurs à l’assemblée générale de l’ACL. D’ici le mois de juin, le projet devrait avoir avancé et permis de définir quelques éléments clés : mode de fonctionnement, de collecte, rémunération, direction…
« Plus compliqué que prévu »
Le président du Glac-Lescure, Alain Lebret, reconnaît que la fusion annoncée est plus compliquée que prévu. « Les discussions avec Eurial se poursuivent mais c’est compliqué. Notre objectif est d’abord l’intérêt des éleveurs à court et à long terme. Préparer une fusion de deux groupes importants dans de bonnes conditions est un gros travail et ça demande forcément du temps. Les éleveurs seront bien sûr informés de l’avancement de nos discussions et de nos travaux. »