Stade Rochelais
Le monde agricole salue la victoire phénoménale des Jaune et Noir
Le succès des Maritimes en finale de la coupe d'Europe le 28 mai a soulevé l'enthousiasme chez les fans du Stade Rochelais, parmi lesquels de nombreux acteurs du monde agricole.
Le succès des Maritimes en finale de la coupe d'Europe le 28 mai a soulevé l'enthousiasme chez les fans du Stade Rochelais, parmi lesquels de nombreux acteurs du monde agricole.
Nombreux étaient les Charentais-Maritimes devant leur petit écran, ce samedi 28 mai. Les superlatifs pour parler de cette belle victoire sont nombreux. La joie se fait sentir dans les voix, l’émotion est bien palpable. On ressent des étoiles dans les yeux des supporters et supportrices.
À Marans, Aurélie Groizeleau, arbitre internationale de rugby (également agricultrice), a regardé le match avec un oeil de passionnée : « J’ai essayé d’avoir plus la casquette de supportrice que d’arbitre. » Elle, qui vient d’être sélectionnée pour la coupe du monde de rugby féminin en Nouvelle-Zélande, en octobre prochain, a noté la discipline en première mi-temps. « Cela a été difficile pour l’équipe du Stade Rochelais. Ils ont été beaucoup sanctionné. J’ai vu aussi du combat et de la vaillance. Ils n’ont jamais rien lâché. J’ai même du mal à dire quel joueur a été au-dessus des autres. Ils se sont tous vraiment battus ensemble pour ramener ce titre. » Avec son statut, elle a un regard arbitral : « J’ai le décompte des pénalités tout de suite en tête. Je me suis dit au bout de la première mi-temps que s’ils ne mettent pas un peu de discipline cela va être compliqué pour eux. » Elle rappelle que « le haut niveau est d’une telle exigence, on est beaucoup sanctionné cela coûte très cher. » Dans les dernières secondes, elle a eu du mal à rester assis sur son canapé. « Dès le premier ralenti, j’ai tout de suite vu qu’il y avait essai. J’ai dit, c’est bon on peut fêter cela. Il restait 1 minute 10, je savais qu’il allait utiliser tout le chrono, car il a 1 minute 30 pour taper. »
Ce stress, cette excitation,cette joie, Alain Tardy, à Saint-Coutant-le-Grand, l’a vécu aussi. « C’est formidable ce que l’on a vécu. Dans les dernières secondes, la défense de Leinster a craqué sous la puissance des Rochelais. Le mur de l’Atlantique était inébranlable. Je suis un abonné depuis de nombreuses années, j’ai vu grandir l’équipe, le Stade Rochelais. On vit avec eux, les joies et les regrets. Comme l’année dernière où l’on était tout près de gagner le bouclier ou l’étoile. »
Un nouveau statut
L’ancien agriculteur y croyait « un peu car on a battu Leinster l’année dernière Et puis, l’entraîneur Ronan O’Gara connaît bien les Irlandais. » Pour lui, le Stade Rochelais a changé de statut. « Pour beaucoup de personnes, nous étions un petit club. Maintenant, nous faisons partie des grands. Le club sera respecté. » Au coup de sifflet final, Alain Tardy a pris sa plume pour écrire un poème qu’il a posté quelques heures après sur les réseaux sociaux. « Je voulais l’envoyer au président Vincent Merling », mais il n’a pas osé le faire.
À Surgères, dans le bar où il se trouvait, Vincent Gorron, agriculteur et président de la coop de Tonnay-Boutonne a « souffert avec eux. J’ai même versé quelques larmes », raconte ce fervent supporter, abonné depuis de longues années. Pour lui, il s’agit « d’un bel aboutissement, de longs efforts, un match mené presque de bout en bout. » Il s’est senti « fébrile » dans les dernières secondes, par crainte d’une faute de trop « comme cela a pu nous arriver parfois. » Il souligne que « tout cela a été construit tranquillement, peut être pas assez vite pour les supporters, mais c’est dans la continuité qu’il faut voir les choses. On peut faire le comparatif avec une coopérative. »
Comme Vincent Gorron, Cédric Tranquard, président de la Chambre d’agriculture et de la FNSEA 17, estime que l’homme du match est Matthias Haddad, le 3ème ligne. Si le premier a aimé son omniprésence autant en attaque qu’en défense, le second souligne le jeune âge du joueur, 21 ans. « Il a un mental d’acier, il n’a pas peur d’aller au sacrifice pour son équipe. » Cédric Tranquard parle d’un « match difficile car loin d’être gagné. Quand on se bat jusqu’au bout, on peut y arriver. C’est comme en agriculture, il n’y a jamais rien de perdu tant qu’on n’a pas récolté ! »
À Marseille, « une énorme ambiance »
Que l’on soit dans une fan zone, dans un bar, à la maison, en famille ou seul, le ressenti était encore différent si l’on avait l’opportunité d’être dans le stade vélodrome marseillais. Dominique Rainteau, ancien directeur de la FNSEA 17 et de L’Agriculteur Charentais, a eu cette immense chance ! Quelques jours après cette victoire historique, il retient, au-delà du match, « une énorme ambiance dès le début. Il y avait beaucoup de supporters venus de toute la France. Tout le monde était content de notre victoire. C’était une véritable fête, une communion aussi avec les Irlandais. Dans le métro, tout le monde chantait. ». Il a ressenti encore plus la tension, la pression. « Je pense que le 16ème homme a joué. Cela a poussé dans les 10 dernières minutes. C’était un combat intense. On a poussé avec eux. » Il retient aussi avec émotion, le tour des joueurs à l’issue du match, le président Vincent Merling passant au ras des tribunes pour serrer les mains. Dominique Rainteau fait le parallèle avec la coupe du monde de foot de 98 : « on sentait que cela allait passer. »
La réussite du club fait aussi plaisir au sein du tissu économique et institutionnel local : plus de 700 entreprises sont partenaires du Stade Rochelais, comme la Chambre d’agriculture mais aussi des acteurs de l’agroalimentaire comme Terre Atlantique. La coopérative angérienne compte d’ailleurs de nombreux passionnés dans ses effectifs, à l’image de Cyril Sacré, responsable appros et terrain, qui voit dans cette victoire l’aboutissement d’un travail de longue haleine. « Vincent Merling, qui est président du club depuis 1991, a réussi à créer une équipe, une organisation pour atteindre le niveau des meilleurs clubs français. Je l’ai rencontré quand j’étais président d’un club semi-pro, et il m’a toujours épaté : dans les discussions, il était calme, stoïque, humble, calme, et parvenait toujours aux bonnes conclusions. »