Le nouveau règlement zootechnique rebat les cartes
Michel Fouchet, Directeur d’Apis Diffusion, répond à nos questions.
La baisse du nombre d’élevages et la décapitalisation en lait et viande affecte-t-elle votre activité ?
Même si le grand ouest reste la région la moins impactée par cette érosion du nombre d’animaux, nous avons subi une baisse des inséminations de 2,7 % sur les femelles de races laitières et 5,5 % sur les femelles de races bouchères. Cela se traduit par une diminution de notre chiffre d’affaires de 2,9 % compensée en partie par l’accroissement des activités liées à la reproduction (échographies …).
Sur quoi repose le nouveau règlement zootechnique européen et quels changements a-t-il induits ?
Ce futur règlement concerne la tenue des livres généalogiques, la mise en œuvre des programmes de sélection, le contrôle des performances, l’évaluation génétique et l’indexation des caractères. Il introduit des changements dans l’organisation de l’amélioration génétique des ruminants, en passant d’un système administré à un système plus libéral. Pour affronter ce nouvel environnement, nous avons adopté des stratégies de regroupement notamment en races Normande et Prim’Holstein avec Origenplus et d’alliance entre les entreprises de sélection Gènes Diffusion, Origen Normande et les organismes de conseils en élevage regroupés au sein de Seenergi.
Comment ce nouveau partenariat se traduit-il ?
Notre objectif est de rester proche du terrain, des besoins des éleveurs et de mutualiser nos moyens autour de la recherche et du développement. Nous allons pouvoir partager des bases de données en commun, intervenir auprès des éleveurs dans une logique de complémentarité. La nouvelle offre GénoCellules lancée par Seenergi et les nouveaux index issus de la sélection génomique proposés par Gènes Diffusion illustrent bien cette articulation possible de nos services et de notre complémentarité. Aujourd’hui, plus de 95 % du chiffre d’affaires d’Apis Diffusion est réalisé hors produits en concurrence avec Atlantic Conseil Elevage. Nous avons donc beaucoup plus de choses qui peuvent nous rapprocher. Et sur les produits en concurrence, cela nous amènera à échanger.
Quels sont les nouveaux caractères évalués par la sélection génomique ?
Nous allons pouvoir évaluer l’acétonémie en race prim’holstein, la santé du pied en race normande ainsi que la reproduction et la santé du veau en charolais. L’évaluation génomique démarre en blonde d’Aquitaine et est annoncée pour 2019 en caprin. La génomique dispose aussi de nouveaux moyens pour déceler les anomalies génétiques et travaille sur la variabilité génétique.