Lait
Le oui des éleveurs de la laiterie de Gâtine à Eurial
Sans attendre la fusion Glac Eurial, la laiterie du Pays de Gâtine va rejoindre Eurial. Un vote des coopérateurs qui leur donne des perspectives pour valoriser leur lait de vache et de chèvre.
A l’unanimité, les 309 votants de la coopérative du Pays de Gâtine ont donné leur accord le 21 juin pour l’adhésion au groupe Eurial. Si la procédure est validée par Eurial le 24 juin, LCPG deviendra la 4e coopérative du groupe fromager des Pays de la Loire, aux côtés de la Colarena Presqu’Île, de l’Ucal et de Poitouraine.Ce souhait de rapprochement avait longuement été débattu lors de l’assemblée générale de la coopérative, le 14 avril dernier. Les éleveurs se trouvaient en effet devant deux difficultés de taille : un déficit cumulé sur les trois dernières années de 4 millions d’euros dont 2,2 millions d’euros en 2010, et un retard de compétitivité « qui ne lui permettait plus de rémunérer correctement ses producteurs, ni d’investir », soulignait encore mardi dernier, Sébastien Cantet, président de la LCPG depuis mai 2010.Cette adhésion s’opère par apport d’actifs, avec effet rétroactif au 1er janvier 2011. A l’origine, l’idée consistait à rejoindre le Glac et Eurial dont la fusion avait été annoncée en juin 2010. Mais compte tenu du « retard » que prend ce projet, « il n’était pas tenable pour nous d’attendre ». La cessation de paiement menaçait la coopérative qui a préféré devancer le rapprochement des deux groupes laitiers, qui selon Sébastien Cantet « est toujours d’actualité ». « L’année dernière, explique Joseph Girand, directeur de l’Ucal et de la LCPG depuis le 1er juin dernier, le lait a été payé aux producteurs à un prix inférieur à son environnement. Sans changement, il n’y avait pas de perspectives d’amélioration de la situation et de financer de nouvelles technologies sur le site de la Chapelle-Thireuil en particulier. »Les activités industrielles et commerciales ainsi que le personnel vont être intégrés au 1er juillet à l’organisation d’Eurial qui a déjà prévu d’investir 2 millions d’euros sur le site de Gâtine, alors que la société a dégagé 2 millions d’euros de résultat en 2010 et s’est désendetté de 11 millions d’euros. La mutualisation de la collecte est un des premiers chantiers qui sera porté par Eurial. Pour Sébastien Cantet « toutes les coopératives auraient intérêt à la mettre en place pour générer des économies ». « Pour le Glac et Eurial, c’est peut-être la première des choses à faire avant d’aller plus loin », poursuit-il. Il estime également que le regroupement de l’offre commercial « surtout aujourd’hui pour le fromage de chèvre » doit être une priorité.LCPG parle « de véritable gage d’avenir » pour les 200 producteurs de Deux-Sèvres, Vendée et Vienne. Pour Eurial, cette intégration « est en parfaite adéquation avec son positionnement stratégique et géographique ». Elle conforte son leadership en fromage de chèvres et beurre AOP, « consolide le positionnement en fromage de vache » en particulier sur la mozzarella fabriquée à Herbignac et l’ancrage de l’entité en Deux-Sèvres et Vendée avec désormais 950 exploitations laitières.
Le futur groupe Eurial
- LCPG : 95 exploitations VL, 43 millions de litres de lait ; 104 exploitations caprines, 24 millions de litres de lait. Litrages auxquels s’ajoutent 11 millions de litres de lait de vache et 1 million de litres de lait de chèvre de la coopérative de Massais ainsi que les 8 millions de litres de contrat d’apport de la coopérative d’Herbauges (44).
- Eurial (Colarena Presqu’Île, Ucal, Poitouraine) : 750 millions de litres de lait VL ; 170 millions de litres de lait de chèvres. 750 exploitations.