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Le plan Écophyto rénové est dévoilé

Le gouvernement a détaillé le 26 octobre la nouvelle version d'Eco-phyto.

Le plan Écophyto vise à diminuer le recours aux produits phytosanitaires. L'objectif de réduction de 50% à l'horizon 2025 a été réaffirmé.
Le plan Écophyto vise à diminuer le recours aux produits phytosanitaires. L'objectif de réduction de 50% à l'horizon 2025 a été réaffirmé.
© Gaëtan Coisel/Réussir SA

L'objectif de diminution du recours est réaffirmé : - 25 % d'ici 2020 via l'« optimisation des systèmes de production » et - 25 % supplémentaires à l'horizon 2025 grâce à des « mutations plus profondes », selon un communiqué du ministère de l'agriculture. La nouvelle version décline une trentaine d'actions, en six axes, qui visent notamment à faire évoluer les pratiques et les systèmes agricoles. Écophyto 2 compte développer les alternatives naturelles aux phytos, comme le biocontrôle, et encourager l'innovation autour des machines agricoles pour optimiser l'utilisation des produits. « On peut faire 30 % d'économies de phytos si on utilise des machines de pulvérisation de la dernière technologie », a rappelé Stéphane Le Foll lors d'une rencontre avec la presse le 26 octobre. Une des seules mesures contraignantes de ce plan sera la mise en place de certificats d'économie de produits phytopharmaceutiques (CEPP). Elle doit contribuer à faire évoluer les pratiques et systèmes agricoles. Cette méthode est inspirée par les certificats d'économie d'énergie. Les distributeurs devront mener des actions qui amèneront à des économies globales pour obtenir les fameux certificats, sous peine de payer des pénalités.
Le niveau des objectifs à atteindre comme le montant des pénalités restent encore à débattre. Ils devront être cohérents avec ceux du plan et la pénalité devra s'aligner sur la marge nette dégagée par le distributeur sur la vente du produit. « L'indicateur de référence pour suivre les objectifs fixés au dispositif et les conditions de sa mise en oeuvre seront établis en concertation avec les parties prenantes », souligne le communiqué. Alors que la Fondation Nicolas Hulot, par exemple, a critiqué la « remise en cause » par le gouvernement de l'indicateur actuel, appelé Nodu (nombre de doses unités) : « C'est loin d'être anecdotique (...) le risque est fort de changer pour un indicateur plus complaisant », Orama, le syndicat des grandes cultures, a estimé le 28 octobre qu'Écophyto 2 allait à l'encontre des engagements du Premier ministre Manuel Valls sur la pause normative. Par la voix de L'UIPP (L'Union des industries de la protection des plantes), les fabricants affirment qu'Écophyto 2 nuit à la compétitivité de la ferme France. Déplorant son approche quantitative, elle prône des indicateurs tenant compte de la réduction des impacts environnementaux et sanitaires des produits. L'organisation s'oppose également aux CEPP, « dispositifs contraignants et punitifs, sans étude d'impact économique préalable. ». « En allant au-delà de la réglementation européenne, cette disposition est totalement contradictoire avec le moratoire sur les normes environnementales annoncées par le Premier ministre », considère Eugénia Pommaret, Directrice générale de l'UIPP.
Pour sa part, la Fnsea réagit à ce plan qualifié de « choc de complication » par Coop de France en estimant qu'il a de quoi « surprendre et fâcher. (...) Ce nouveau plan concerté entre les administrations des ministres de l'Environnement et de l'Agriculture, porte les stigmates de l'idéologie plus que de la réalité du terrain. »
Avec des objectifs « trop contraignants dans le temps, flou sur les indicateurs de suivi du plan, des circuits financiers complexes, des annonces précises sur les CEPP. » La Fnsea insiste : « On ne tient pas compte de la nouvelle méthode de travail voulue par le Premier ministre. La liste des renoncements est trop longue. »

État des lieux

Initié en 2008, le plan Écophyto a induit la mise en place de différentes actions « grâce à une forte mobilisation du monde agricole », souligne le ministère dans son introduction de la nouvelle version. Les premiers résultats du réseau de fermes pilotes (Dephy) « ont conforté la possibilité de combiner la réduction de la dépendance aux produits phytopharmaceutiques et la performance économique des exploitations. » Néanmoins, le plan n'a pas connu les résultats escomptés sur les premières années puisque, selon les constatations du ministère, le recours à ces produits augmente de 5 % entre les périodes 2009-2011 et 2011-2013. « Désormais, le principal défi est de valoriser et déployer au plus grand nombre, les techniques et systèmes économes et performants qui ont fait leurs preuves chez quelques-uns pour inverser la tendance à l'échelle nationale (...) tout en limitant les effets de rupture d'égalité entre pays, qui amènent à des distorsions de concurrence », présente le programme.

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