Le préfet identifie les grands enjeux
Le préfet de la Charente, Pierre N’Gahane, a fait un tour d’horizon des sujets d’actualités sur le département. Parmi les grands enjeux du moment, la situation préoccupante des agriculteurs ou l’accueil des migrants trônent en bonne place.
Après 4 mois passés en Charente, Pierre N’Gahane semble avoir pris ses marques et le pouls de ce territoire qui l’a « agréablement surpris et qui mériterait d’être mieux connu ». Au fil de ses découvertes, il cite le festival de la BD, le FFA, le circuit des remparts, les activités autour du cognac, l’église monolithe d’Aubeterre-sur-Dronne. Sans oublier l’ESI, Magelis, la Cité de la BD et cet ensemble autour de l’image qui « devrait constituer un pôle de compétitivité ».
L’agriculture souffre
À l’heure d’identifier les grands enjeux en Charente devant la presse le 15 novembre à la préfecture d’Angoulême, l’agriculture est l’un des premiers thèmes qui est venu à l’esprit du préfet. « Le secteur agricole souffre comme un peu partout en France. Ici, cet aspect est un peu voilé par la réussite du secteur viticole. Les agriculteurs méritent d’être soutenu », a-t-il expliqué. Une réunion de la cellule de soutien a eu lieu, hier (jeudi 17 novembre) à la DDT pour faire le point sur le paiement des aides PAC ou le pacte de refinancement des exploitations annoncé début octobre par les gouvernements, comme l’a expliqué Bénédicte Genin, directrice de la DDT en Charente.Le préfet a évoqué la question de l’irrigation qui a été un des sujets « chauds » de l’été. Sans vouloir trop se « mouiller », il a parlé de la « solution des réserves de substitution », et appelé « chacun à faire des efforts » disant ne pas vouloir appliquer le triple peine à des agriculteurs dont le revenu est déjà bien entamé.L’avenir de l’abattoir de Confolens est un autre sujet qui inquiète les pouvoirs publics. L’établissement géré par la communauté de communes du Confolentais a perdu ses deux principaux clients, au cours de l’année. Le préfet a évoqué une piste de travail concernant un abatteur qui représente 1 200 tonnes pour compenser la perte de 3 500 tonnes de porcs qui ne sont plus abattus par Demont, mais ce n’est pas suffisant selon le préfet. « En 2016, l’abattoir a fait des efforts de gestion pour arriver à peu près à l’équilibre », a-t-il ajouté. Il a concédé, par ailleurs, qu’on avançait « doucement » sur le projet de Semop.
Accueil des migrants
Le préfet à fait le point avec Chantal Petitot, directrice de la DDCSPP, sur l’accueil des migrants. À la suite du démantèlement de la « jungle » de Calais, 47 personnes ont été accueillies le 25 octobre à Ruffec, 21 autres, le 26 octobre à Angoulême (dont 6 se sont évanouis dans la nature !), et 5 autres migrants arrivent la semaine à prochaine à Cognac. Ce qui est loin de combler la capacité d’accueil du département. « Je ne pense pas qu’on saturera le potentiel », a dit la préfet. Parmi ce qu’on nomme les « réinstallés » qui ont le statut de réfugiés, on recense une famille syrienne de 9 personnes à l’Isle-d’Espagnac et 5 personnes à Saint-Yrieix-sur-Charente.Parmi les autres sujets, le préfet a dit vouloir « convaincre » les propriétaires de Saint-Saturnin de céder leur terrain afin de réaliser le pont de la RN 141.Pierre N’Gahane a évoqué la prévention de la radicalisation islamiste en Charente. 40 personnes seraient suivies et identifiées comme pouvant basculer, dont 50 % sont des femmes. Sur ce total, 20 personnes sont prises en charge dont certaines avec un suivi thérapeutique en lien avec le CHS Camille-Claudel. Enfin, le préfet veut poursuivre le mouvement de fusion de communes. « On a de la marge », a-t-il dit même s’il se dit satisfait du passage de 20 communautés de communes à 9, alors que 4 nouvelles communes seront créées au 1er janvier 2017.