Apiculture
Le printemps sauve la saison 2022
La canicule n’aura pas épargné le monde apicole. La saison, qui finit plus tôt que d’habitude, présente des résultats corrects malgré tout en Poitou-Charentes.
La canicule n’aura pas épargné le monde apicole. La saison, qui finit plus tôt que d’habitude, présente des résultats corrects malgré tout en Poitou-Charentes.
Trente kilos de miel par ruche en moyenne au lieu de quarante : c’est le bilan que tire Julien Neveu, apiculteur à Massais (200 ruches en production) alors qu’il ferme le rideau sur la saison 2022. « On a eu une super année pour les miels de printemps mais on n’arrive pas à 10 kg/ruche pour l’été, résume l’apiculteur. En châtaigner ce n’était pas terrible en raison du temps sec ».
Les températures frôlant les 40°C n’ont pas été anodines : « Le sarrasin a grillé, la ronce n’a pas miellé et des abeilles affectées au butinage ont passé plus de temps à ventiler la ruche qu’à récolter du nectar, par ailleurs rare en raison de la chaleur extrême », retrace Julien. Son rendement final, loin d’être catastrophique, il le doit à la luzerne : « L’analyse de mon miel d’été va le confirmer, mais j’estime qu’il est issu à 80 % de cette plante, au système racinaire très profond ».
Une année hors norme
Pour Michel Bonneau, apiculteur amateur et administrateur de l’Abeille des Deux-Sèvres, il y a eu des disparités selon le nord et le sud du département. Les acacias ont subi le gel, le tournesol a fleuri tôt et pas longtemps. Dans cette année hors norme, il ne fallait pas rater la fenêtre de tir « et surveiller de près les ruches, abreuver les abeilles », liste l’apiculteur non-professionnel mais formateur au sein du rucher-école de Celles-sur-Belle. Avec ses ruches dans le Mellois, il enregistre sa meilleure année depuis trois ans.
D’un point de vue général, l’année a été étonnante, et difficile, notamment quand il fallait enfiler la combinaison par des journées caniculaires. « L’entraide a joué », note Julien Neveu. Michel Bonneau, lui, craint un hiver très long, du fait d’une fin précoce de la récolte cette année : « Nous préconisons de ne pas rater le bon moment pour faire les traitements contre le varroa (un parasite), fin août-début septembre. Il en va de la survie des colonies jusqu’au printemps ».