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Le programme Azur pour concilier agriculture performante et qualité de l’eau

Coop de France Poitou-Charentes, la chambre d’agriculture Poitou-Charentes et le Négoce agricole Centre-Atlantique ont élaboré le programme Azur.

Le programme Azur permet de remettre la question de la qualité de l’eau dans les mains du monde agricole : chambres d’agricultures, coopératives, Négoces agricoles et agriculteurs.
Le programme Azur permet de remettre la question de la qualité de l’eau dans les mains du monde agricole : chambres d’agricultures, coopératives, Négoces agricoles et agriculteurs.
© N.C.

La profession agricole montre, une fois de plus, qu’elle est soucieuse de la qualité de l’eau, à travers l’engagement que viennent de prendre la chambre régionale d’agriculture, Coop de France Poitou-Charentes et le Négoce agricole Centre-Atlantique, avec la mise en place d’une charte : Azur Poitou-Charentes. C’est le résultat d’un travail en commun depuis un peu plus d’un an. «La qualité de l’eau est contestée en Poitou-Charentes, avec des problématiques de présence de nitrates, de produits phytosanitaires. L’alimentation en eau potable de la population est un enjeu fort » souligne Luc Servant, président de la chambre régionale d’agriculture. Un programme d’actions relatif à la qualité de l’eau existe au niveau des captages d’eau potable les plus sensibles depuis le début des années 2000, avec le programme Re-Sources.

Objectif : 85 % d’agriculteurs impliqués
Beaucoup de programmes ont été mis en oeuvre, (Directive nitrates, Ecophyto 1, Ecophyto 2), mais on est loin des objectifs attendus. Les agriculteurs mènent des actions, mais ils sont désabusés face à des contraintes de plus en plus lourdes, à des réglementations qui se multiplient, et les résultats ne sont pas là.  «Une réflexion, menée par l’ensemble de la profession agricole, est de se réapproprier la qualité de l’eau, à tous les échelons. Tout en ayant la priorité de la production avec la problématique de l’équilibre économique des exploitations agricoles et des filières» poursuit Luc Servant. Cette démarche Azur doit s’articuler avec le projet Re-Sources. 
Le programme Azur est un socle de mesures respectueuses de la qualité de l’eau, cohérentes avec les objectifs de production agricole et généralisable à l’ensemble des agriculteurs d’un bassin versant. Le contenu a été défini par un groupe de travail et piloté par Arvalis Institut du Végétal. Sept mesures sont proposées afin de limiter les transferts de nitrates (lire encadré). Ce socle sera commun aux différentes aires d’alimentation de captage sur lesquelles le programme sera déployé. L’objectif est de mobiliser et d’impliquer 85 % des agriculteurs des aires d’alimentation de captages, à moyen terme, «pour mesurer des résultats tangibles mais efficaces».
Dans un premier temps, il s’agit de diffuser la méthode Azur sur quatre aires de captage du Poitou-Charentes. L’idée est aussi de mettre en place des réseaux de suivi à la parcelle, afin de montrer l’impact de cette démarche pour sensibiliser les agriculteurs. Il convient aussi de promouvoir l’agronomie. «Sur chaque territoire, il faudra développer des actions complémentaires et adapter le programme au territoire concerné. Les agriculteurs concernés seront au cœur du dispositif», précise Dominique Marchand, président de la chambre de la Vienne. 
Yvette Thomas, présidente Coop de France Poitou-Charentes, note «une  prise de conscience, des agriculteurs, du monde agricole des conséquences de la réglementation et des non atteintes des objectifs. N’oublions pas que nous sommes des agriculteurs et nous devons assurer la production en quantité, en qualité, dans le respect de l’environnement.» Elle réaffirme avec ferveur les efforts réalisés par les agriculteurs : «nous sommes dans une dynamique de progrès. Nous devons réussir, nous sommes motivés. Les agriculteurs seront accompagnés dans la démarche, ainsi que les techniciens, les conseillers. C’est l’affaire de tous!»
De son côté, le Négoce agricole, a décidé depuis plusieurs années de renforcer les actions en faveur de la politique de l’eau pour obtenir une amélioration de la qualité, mais aussi s’assurer que l’eau sera en quantité disponible de manière suffisante en fonction des besoins. «Nous allons mener des actions qui permettront de déboucher sur une prise en compte par l’ensemble de nos techniciens convaincus de la bonne démarche. Ils seront à la base d’un conseil technique, pointu. Cela passe aussi par des relations de confiance entre les services techniques et les agriculteurs. Ces derniers devront être sécurisés et être fiers de montrer leur contribution. Et non plus se sentir visés, stigmatisés, montrés du doigt.» concède son directeur Jean-Guy Valette. Pour lui, cela passe aussi, par une reconnaissance des pouvoirs publics et des partenaires «comme des acteurs légitimes et impliqués sur le terrain. Notre action vise à reconquérir notre place dans l’espace public et vis-à-vis de la société civile.»    

Sept mesures pour limiter les transferts de nitrates

1 Définir des objectifs de rendements réalistes
- appui des partenaires techniques pour définir les objectifs de rendements réalistes ;
- constitution de référentiels d’objectifs de rendement par bassin pour chaque culture et type de sol.
2 Quantifier l’azote minéral dans le sol
- Valoriser au mieux les analyses demandées par la directive nitrates;
- Mettre en place un réseau de reliquats azotés en sortie d’hiver entre les organismes de conseil.
3 Affiner le calcul de la dose d’azote
- Appui à l’estimation de l’azote absorbé par la culture : mesures directes ou utilisation d’un outil de pilotage;
- Mesurer la teneur en nitrates de l’eau d’irrigation.
4 Pilotage et fractionnement
- Promotion des outils innovants de pilotage;
- Proposition de modalités de fractionnement par culture;
- Sur blés, mise en place de bandes double densité pour le 1er apport;
- Sur blés, réserver 40 kgN/ha minimum pour ajuster la dose totale par pilotage.
5 Tirer profit des couverts végétaux
- Adapter le choix du couvert à la situation de la parcelle;
- Estimer la restitution d’azote par les couverts végétaux.
6 Valoriser les produits organiques
- Préciser les quantités épandues en organisant des campagnes de pesées;
- Développer l’analyse des effluents organiques.
7 Évaluer les performances
- Sur le risque de transfert de nitrates;
- Sur les résultats technico-économiques.

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