Le réseau FNSEA 2025 pour répondre aux enjeux de demain
L’assemblée générale de la FNSEA 17, à Saintes, vendredi 14 février,a joué la carte de la prospective. Mais, l’actualité a aussi fait débat.
« Nous sommes les enfants gâtés de l’après-guerre. » Avec cette phrase lancée par Sébastien Amand, président de la FNSEA de la Manche et vice-président de la Chambre d’agriculture, au début du débat sur « le réseau FNSEA2025 et les mutations fondamentales », le ton était donné. A chacun de faire son examen de conscience. Évoquant la dynamique présente avec les années Pac, l’accompagnement des agriculteurs, il parle des aînés issus d’une génération construite sur les vestiges de la seconde guerre mondiale, et qui avaient à l’esprit « l’ascension sociale ». Certes actuellement, le réseau FNSEA « fonctionne bien, avec les mêmes préoccupations, les mêmes remarques ».Mais aujourd’hui, « nous avons besoin de jeunes pour demain » car l’engagement est moindre au fil du temps. Le président de la Manche donne des explications à ce phénomène : les enfants gâtés de la réussite des aînés et l’évolution sociétale avec le ou la conjoint(e) travaillant en dehors, mais aussi la taille des exploitations, la préservation des équilibres entre travail, famille, engagement professionnel. Il reconnait que le syndicat a « péché » dans la transmission de l’engagement, rappelant au passage « qu’une victoire syndicale se construit sur un contexte nouveau. Les anciens l’ont toujours fait , dans la difficulté mais avec la sueur du front ».
L’économique au coeur de 2025
Pour être plus attractif, pour séduire, Sébastien Amand évoque les actions du syndicat comme les achats groupés, et estime « qu’il ne faut rien s’interdire, afin de répondre aux ambitions des adhérents. Les agriculteurs ont besoin de nous voir, de nous entendre. » Pour lui, une fédération départementale qui investit dans le service, sera en autonomie financière. Pour 2025, l’implication plus constante, plus forte des fédérations se fera dans l’économique. Une volonté qui fait écho auprès de Cédric Tranquard, président de la FNSEA 17. « Nous avons des associations spécialisées, comme la FNB, la FNO, le Criel, Oléopro... Soit 28 au total. On doit s’appuyer sur elles. Aujourd’hui, quelle que soit l’agriculture, en France, on se doit de ramener de l’économie à son producteur. Sans économique nous n’irons pas loin. » Il cite, en exemple, la démarche Éleveur et engagé avec une plus value entre 0,80 € et 1 €, soit un gain moyen de450 €, pour l’éleveur, par animal. « On passe 8 % des animaux du département. Si l’on pouvait mener d’autres types d’actions dans d’autres filières, ce serait assez exceptionnel. »