Colza
Le retour du colza dans la rotation
Dans quelques jours, les colzas auront été semés. Le Cetiom a étudié les pratiques culturales dans la région et livre ses résultats.
Tous les deux ans, le Cetiom réalise une enquête sur la conduite culturale du colza. On y trouve des comparaisons sur la grande région Ouest avec 625 exploitations soit une parcelle sur trois en France. « L’enquête que nous avons réalisée porte en grande partie sur des argilo-calcaires rendzines, sols superficiels (44% des surfaces). Les limons ne représentent que 12 % des parcelles étudiées », souligne Jean-Pierre Palleau, ingénieur régional et auteur de l’étude. Il se félicite du retour du colza dans la rotation.« La rotation à base de colza que l’on pourrait considérer comme longue, un seul colza en six ans, n’est présente que dans 15 % des situations. » Ainsi, en Poitou-Charentes, le colza revient 3 fois sur 6 ans, dans 22 % des cas, 2 fois sur 6 dans 63 % des cas. Ce dernier cas semble prendre de l’extension dans les pratiques culturales picto-charentaises. En 2010, les pailles ramassées étaient en retrait. Le besoin de foin et de paille dû à la sécheresse va sûrement changer cette donnée cette année.
27 % encore en labour
Depuis trois ans, les semis directs sont en retrait eux aussi dans la région et 27 % des parcelles se font encore avec un labour alors que ce chiffre atteint 49 % dans le reste de la zone Ouest. Quant aux techniques sans labour, elles se répartissent, dans la région, entre 44 % en travail profond (technique qui semble avoir les faveurs des agriculteurs régionaux) et 29 % en travail superficiel. « Les surfaces labourées ont chuté de moitié au niveau régional, assure Jean-Pierre Palleau, la pratique du labour est pour la première année non majoritaire avant l’implantation d’un colza sur la région. » Selon lui, « le travail profond est nécessaire pour permettre un développement correct du pivot. Notamment dans les parcelles limoneuses ». Avec la sécheresse de 2011, le travail du sol agit sur l’enracinement. « Malgré un pourcentage important de surfaces avec un travail du sol profond, la qualité des enracinements observés dans les parcelles n’est pas à l’optimum. » Explication : les trois-quarts sont réalisés avec des combinés et avec une herse rotative. « Elle annule l’effet positif des travaux profonds ! » Mieux vaut la laisser de côté, que de créer des « zones très meubles en surface et compactes en dessous ».
30 à 35 graines au m2 suffisent
Août, est la période traditionnelle du semis. En Poitou-Charentes au 5 septembre la cause est entendue. C’est un gage de réussite. On l’a vu l’an dernier. « L’analyse des données météorologiques pluriannuelles indique que la probabilité d’avoir des pluies d’au moins 5 mm est la plus forte sur les derniers jours d’août. »Un quart des exploitants utilisent un semoir monograine. La densité majoritairement pratiquée est de 30 à 60 graines au mètre carré. Ainsi on trouve avec un semoir à céréales 47 graines/m2, avec un semoir monograine, 25 graines/m2, avec un semis direct 42 graines/m2. « Il reste tout de même des surfaces dont la densité de semis estimée est supérieure à 60 graines/m2, ce qui est trop élevé. Un peuplement de 30 à 35 graines /m2 est l’optimum. » Quant aux variétés, trois représentent un tiers des surfaces semées en Poitou-Charentes, « 48 % des surfaces sont implantées avec des lignées et 51 % avec des hybrides ». Le nombre de variétés cultivées augmente chaque année car l’offre est plus importante. Lignées et hybrides sont à 50-50.
La bineuse est très utilisée
Le pré-semis, utilisé dans les techniques de désherbage, semble ne plus être une pratique régionale. En 2007, cela représentait 70 % des surfaces et aujourd’hui, 30 % en l’absence de trifluraline et au profit des herbicides racinaires. « L’apparition d’adventices résistantes aux familles fop/dim et ALS y contribue fortement », complète Jean-Pierre Palleau. Ainsi dans la région, « les trois-quarts des parcelles reçoivent un antigraminées foliaire dont 20 % reçoivent également un antigraminées racinaire de type Kerb flow ou Legurame. Par contre, en absence d’antigraminée foliaire, un antigraminée racinaire est réalisé sur un hectare sur cinq ». Plus d’un tiers des parcelles sont ensuite traitées pour un désherbage de postlevée dicotylédones. « Ceci s’explique par le manque de produit de postlevée ayant un large spectre. » Et l’on désherbe surtout des repousses de céréales (30 %) et des graminées. Les géraniums progressent (40 %), le chardon aussi (14 %). Dans la région, 4 % des surfaces sont traitées mécaniquement avec une bineuse. C’est deux fois plus que la moyenne française.