Revenu
Le revenu de 2011 prévu en baisse de 2,6%
Revenu
Le revenu agricole 2011 a subi de plein fouet l’augmentation des coûts de production. Il accuse un repli de 3,6 % dans les exploitations professionnelles.
En 2011, la remontée des prix n'a pas compensé celle des coûts de production.
©
G. R.
Effondrement en 2008 et 2009, net redressement en 2010, léger repli en 2011, le revenu des agriculteurs est de plus en plus ballotté par la conjoncture internationale au gré de la volatilité des prix et des fluctuations des débouchés. D’après les estimations du compte prévisionnel de l’agriculture, publiées le 20 décembre, le revenu agricole diminuerait de 2,6 % en termes réels par rapport à 2010 pour se situer à 30 200 euros par actif. Face à une conjoncture incertaine, ce sont les coûts de production qui ont eu l’impact le plus négatif sur le revenu en 2011. Ainsi la valeur des consommations intermédiaires a fortement augmenté en 2011 (+10 %) essentiellement à cause de l’envolée des prix des matières premières alors que l’évolution en volume est restée modérée. Ainsi les achats d’aliments pour animaux ont fait un bond de 16,8 % en valeur malgré un recul des volumes consommés (-1 %), à cause de l’emballement du prix des céréales en 2010. La facture énergétique a continué à s’alourdir (+18,4 %), effet de la hausse du prix du pétrole. Idem pour les engrais : après une forte baisse en 2010, leur prix est reparti à la hausse en 2011, mais les agriculteurs n’ont pas réduit leur consommation : elle a progressé de 2,1 %. Comme les produits de protection des cultures dont les achats avaient fortement diminué en 2010 et qui s’accroissent en 2011.L’ouverture inattendue de nouveaux débouchés dans les pays tiers pour les viandes a soutenu les prix après un début d’année difficile. Les prix des productions animales qui étaient très bas en début d’année se sont progressivement redressés notamment au second semestre. Ils ont progressé en moyenne de 8,5 %. Ainsi le prix des gros bovins s’est accru sensiblement en raison d’une forte demande à l’exportation surtout de la Turquie alors que la production est restée relativement stable. Le revenu des producteurs de viande bovine atteindrait 13 700 euros, mais avec des fortes disparités selon les régions à cause de la sécheresse printanière et les segments de production, (gras, maigre…).Pour les producteurs de porcs, la légère hausse des prix ne compense pas la hausse du coût des aliments. Leur revenu se replie à 26 500 euros contre 35 600 en 2010.En production laitière, la collecte progresse tandis que le prix du lait a augmenté de 8 %. Les coûts de l'alimentation ont donc souvent été amortis et le revenu des producteurs de lait continue son redressement. Il atteindrait 30 300 euros, soit légèrement plus que la moyenne des agriculteurs, contre 25 800 euros en 2010.Pour les ovins, les prix sont restés également soutenus dans un contexte où les importations de viande ont reculé. Bonne orientation du marché également pour les éleveurs de volailles (poulets et canards). Leur revenu par actif non salarié atteindrait 32 100 euros. Pour les œufs, c’est le repli de la production qui a provoqué le redressement des prix.Pour ce qui est des productions végétales, la sécheresse printanière a surtout impacté la production de céréales à paille (blé et orge) dont les rendements sont inférieurs à ceux de 2010. Le résultat courant des exploitations de grandes cultures est passé de 47 700 euros en 2010, à 37 300 en 2011. La cause ? Le coût des engrais et de l'énergie. Pour le maïs grain en revanche, les semis précoces et les pluies d’été ont contribué à des rendements exceptionnels, supérieurs à 100 q/ha. Malgré la faiblesse des volumes des céréales à paille, leurs prix se sont globalement stabilisés après la flambée de 2010 avec des situations très différentes selon les espèces : -2 % pour le blé, - 8 % pour le maïs mais +20 % pour l’orge.Excellente année pour les oléagineux, surtout pour le colza : la récolte a augmenté de 12 % et le prix de 5 % dans un contexte européen déficitaire consécutif à une très faible récolte en Allemagne. Alors que le prix du tournesol a reculé de 10 % sous l’effet de l’abondance des productions européennes et ukrainiennes. Quant aux protéagineux, la récolte s’est effondrée (-36 %) en raison de la chute des surfaces induite par le plafonnement des aides. Bien plus défavorable est la situation des producteurs de fruits et légumes dont la réduction tendancielle des revenus se prolonge en 2011. Le revenu courant s'effondrerait à 10 100 euros pour le maraîchage et l'horticulture, à 4 700 euros pour l'arboriculture contre respectivement 20 000 et 22 700 en 2008. Le climat a gêné à la fois la production et la commercialisation de même que la crise de l'E. Coli. Les prix des légumes ont baissé en moyenne de 11 % et ceux des fruits de 8 %. Après un minimum atteint en 2009, le revenu viticole continue de progresser. En bref
- La Fnsea se dit inquiète de la volatilité et du manque de compétitivité de l’agriculture française. Elle « réitère sa volonté de voir l’agriculture retrouver toute sa compétitivité ».
- Le revenu agricole a augmenté en 2011 de 6,7 % dans l'UE à 27, après une hausse de 12,6 % en 2010, selon les premières estimations publiées le 20 décembre par Eurostat.
- La Fnsea se dit inquiète de la volatilité et du manque de compétitivité de l’agriculture française. Elle « réitère sa volonté de voir l’agriculture retrouver toute sa compétitivité ».
- Le revenu agricole a augmenté en 2011 de 6,7 % dans l'UE à 27, après une hausse de 12,6 % en 2010, selon les premières estimations publiées le 20 décembre par Eurostat.