Le vignoble du cognac décline son référentiel viticulture durable
L’Interprofession a profité de « la réunion des vendanges » de l’UGVC pour présenter son référentiel viticulture durable, preuve de son engagement dans une démarche de préservation de l’environnement.
La filière du cognac travaille sur la préservation de l’environnement et la réduction de l’emploi des phytosanitaires depuis une vingtaine d’années, mais d’une façon assez discrète. Au nombre des preuves évidentes de ce travail, le guide de viticulture durable des Charentes co-écrit par les techniciens de la Station Viticole et des chambres d’agriculture (16 et 17) en collaboration avec l’lFV, mais qui ne fait malheureusement pas partie des best-sellers du moment. Face à la pression médiatique, il importait donc que ces efforts soient reconnus. Ce n’est pas la seule raison de la création d’un référentiel de viticulture durable, initié par l’Interprofession, mais cela a pesé lourd dans la balance à l’heure de l’engagement officiel du vignoble du cognac, dans la démarche. En témoigne, la colère du président de l’UGVC, Stéphane Roy, à l’issue de la réunion des Vendanges, contre les auteurs des reportages télévisuels et articles de presse qui tirent à boulets rouges sur la viticulture. « Ils font preuve de la méconnaissance la plus totale de notre métier », s’est irrité le patron du syndicat unique de la filière Cognac.
Un engagement très officiel de la filière a donc été pris et communiqué à l’adresse du grand public. Le référentiel de viticulture durable a été présenté, ce jour, par Bernard Laurichesse (qui fait autorité en la matière dans le vigno- ble) et expliqué en détail par Laetitia Four, responsable du développement durable au BNIC.
Fédérer, valoriser et reconnaître
Les objectifs du référentiel qui se traduisent en trois verbes : « Fédérer, valoriser et reconnaître » sont donc principalement la préservation de l’environnement mais aussi le développement économique pérenne de la filière cognac. Ce qui ne va pas obligatoirement de pair, ne serait-ce qu’en raison de la prise en compte des aspects sociétaux et la nécessité de la compétitivité des entreprises. D’où la difficulté de la démarche !
De fait les enjeux de la viticulture durable, véritables socles du référentiel ont été clairement définis. Ils sont au nombre de six : la pérennité du vignoble ; la protection du milieu naturel ; la maîtrise des produits phytosanitaires ; la gestion des effluents ; la formation la santé et la sécurité ; et l’harmonisation des relations entre la viticulture et son voisinage.
L’engagement des viticulteurs qui procède du volontariat s’accompagnera d’une définition individuelle d’un parcours de progression de chaque viticulteur et d’une volonté de faire reconnaître ses efforts.
Première étape : un auto-diagnostic
Première étape de l’engagement : un auto-diagnostic réalisé dans chaque exploitation sera soumis au BNIC. Il devra être accompagné d’un plan d’action en conformité avec la réglementation et nécessitera une mise à jour régu- lière. La deuxième étape consistera pour le viticulteur à faire reconnaître les différents aspects de son engagement, avec à terme, l’obtention d’une « certification environnementale Cognac » qui sera auditée par un organisme spécialisé. La certification en question sera articulée autour de trois thèmes : la biodiversité, la fertilisation et une stratégie phytosanitaire tenant compte de la réduction des intrants et du choix des produits phyto.
Cette certification cognac qualifiée « Haute valeur environnementale » sera contrôlée par des organismes tiers indépendants et agréés par le ministère de l’Agriculture.
A noter parmi les critères de base sur lesquels reposera cette certification : la réduction des indices de fréquence de traitements fongicides (IFT), le désherbage mécanique - déjà imposé, dans le rang, par la majorité des négociants aux viticulteurs sous contrat- et la réduction de la dérive des produits, pulvérisation confinée valorisée, à l’appui.
Pour atteindre ce niveau du respect idéal de l’environnement, l’interprofession a mis en place à destination des viticulteurs des formations dispensées par les chambres d’agriculture, à Segonzac et Saintes. Pour participer à ces formations collectives (par atelier de 10 personnes), il convient de s’inscrire auprès des pôles viticulture des deux Chambres d’agriculture des Charentes.
A noter que l’interprofession n’a pas hésité à placer la barre assez haut, s’agissant de la réactivité des professionnels du vignoble du cognac, avec un objectif d’obtention de la reconnaissance du niveau HVE, pour les viticulteurs, au cours du premier trimestre 2017.