SIA 2012
L’éleveur au cœur de la stratégie commerciale des filières
SIA 2012
Loin des allées fréquentées, les représentants des filières de production commercent avec des acheteurs sensibles aux attentes des consommateurs très nombreux au salon.
Coquette a décroché le prix de la meilleure bouchère.
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C. P.
Professionnel ou grand public ? Chaque année à l’approche du Salon de l’agriculture le débat est ouvert. Indiscutablement, chaque jour de cette semaine où l’agriculture s’installe aux portes de Paris, les familles sont nombreuses à déambuler dans les allées de la « plus grande ferme de France ». Pour autant, un certain nombre de professionnels restent convaincus de l’intérêt économique de la manifestation. « C’est un événement incontournable pour les filières », juge Laurent Boyé, de Pougne-Hérisson. Fidèle au Salon de l’agriculture depuis les années 80, il persiste dans la présentation d’animaux au concours organisé par la race mouton vendéen. En revanche, il limite son temps de présence à Paris. « Les retombées directes pour l’exploitation sont aujourd’hui très faibles », précise-t-il. Toutefois, l’élevage gagne en renommée et la filière en arguments économiques, espère-t-il. « Si l’on veut maintenir le marché de l’agneau Poitou-Charentes dans le temps, il faut expliquer, rassurer quand c’est nécessaire, promouvoir. » Fréquenté et très médiatisé, le Salon de l’agriculture est un lieu de communication unique pour convaincre. Lundi 27 février, Patrice Poublanc mesurait parfaitement l’importance du rendez-vous. La dynamique commerciale de ces derniers mois s’est confirmée au salon. Les quatre femelles bouchères de race parthenaise exposées ont été commercialisées. Les suppléantes restées à la ferme ont également trouvé acquéreur. « Paris c’est un lieu de rencontre entre les professionnels de l’élevage et les distributeurs. » Les présentations d’animaux terminées, dans les salons professionnels, loin des rings et du grand public enthousiaste, on parle business. Ce début de semaine, le responsable professionnel arborait un sourire annonciateur de bonnes nouvelles. « Nous avons également contractualisé avec M. Pérou, boucher à Lausanne, en Suisse. Cette signature est emblématique. Pour la première fois le label rouge La Parthenaise s’exporte. » Ce fait, selon le responsable professionnel, est le résultat d’une mobilisation collective. « C’est le succès des éleveurs qui ont accepté d’endosser le rôle d’ambassadeur de la race. » En rencontrant distributeurs et consommateurs, ils suscitent une confiance réaliste. Avec du temps, la qualité des produits fera le reste.