L'engagement au coeur de l'assemblée générale de JA 79
L'assemblée générale de JA 79, sur fond de nouvelles adhésions, a été l'occasion de parler des jeunes et de leur engagement.
«L'agriculture, ce beau métier, notre beau métier, a besoin de militants pour le défendre. A JA, l'installation est une priorité parce qu'une profession dont les générations ne se renouvellent pas est une profession qui meurt ». Installé à la table ronde organisée par l'équipe de JA 79 à l'occasion de l'assemblée générale du syndicat, Jérémy Decerle, membre du bureau national, est revenu sur les fondamentaux avant d'ouvrir le champ des possibles. A Chiché, jeudi 12 mars, l'élu professionnel appelait les jeunes exploitants des Deux-Sèvres à s'engager, à porter les besoins qui sont les leurs en s'impliquant au sein de JA. « Notre structure est un lieu de confrontation des idées. La défense de notre métier trouve sa pertinence à l'issue des débats que vous soulevez. L'agriculture a besoin de vous. »
Deux nouveaux cantons syndicaux
Alors que deux cantons syndicaux viennent de reprendre vie en Deux-Sèvres, Julien Chartier, président départemental, et son bureau plaçaient la notion d'engagement au coeur des réflexions de la réunion annuelle. Julien Dupuis, à Saint- Maixent-l'Ecole et Maxime Fouladoux, à Brioux-sur-Boutonne, ont relancé une dynamique locale qui dope cette année les adhésions. JA compte 25 nouveaux membres. Les uns animés par l'envie de se retrouver pour échanger autour du métier qui est le leur, les autres déjà portés par la défense des intérêts professionnels. Effectivement, encourageait Jérémy Decerle, pour que les choses évoluent, les mécontentements doivent être exprimés, débattus. Dès lors une position collective peut être défendue.
Epanouissement
Prompts à participer à la vie du groupe, les jeunes agriculteurs sont trop peu nombreux à oser l'engagement ; cet investissement actif au service d'une cause. Pourtant, ceux qui s'exposent, tirent souvent grande satisfaction de ce temps donné au profit des intérêts collectifs. La défense des positions syndicales est très tôt devenue un réflexe pour Mathieu Morin. Exploitant dans la Vienne, ce jeune céréalier soutenu dans son installation par JA 86 a très vite fait sienne la cause du syndicat majoritaire. « C'est enrichissant sur un plan personnel. On apprend beaucoup de choses », témoignait-il. Et Jérémy Decerle de rajouter : « Sur un plan professionnel, par nos absences régulières de l'exploitation, on donne beaucoup. Mais, informés, ouverts sur l'extérieur, on gagne en capacité d'analyse. Contraints à une organisation sans faille, nous sommes amenés à travailler l'efficacité de notre système. Un atout ». A 28 ans, Jérémy Decerle cumule douze ans d'engagement syndical. « J'ai commencé à 16 ans. Avec les copains inscrits en école d'agriculture nous avions envie de nous retrouver pour parler... d'agriculture », sourit-il. De fil en aiguille, les discussions se sont transformées en revendications. « Quand je me suis installé, j'avais déjà des responsabilités. Mon exploitation devait être compatible avec cette réalité », explique-t-il. Épaulé par un salarié, il pilote une ferme spécialisée en production bovin viande. « Tout est organisé pour que je puisse m'absenter jusqu'à trois jours par semaine s'il le faut. Mon entreprise tient la route. Sur certains points, j'en conviens, des améliorations pourraient être possibles. Je suis dans le compromis. » Mathieu, tout comme Jérémy, dès leur plus jeune âge, ont été confrontés à cette notion de débat d'idées. L'engagement était le carburant de leurs proches. Une culture, une influence qui très tôt les a poussés à mener leurs propres combats.
25% des maires
En début d'assemblée générale, Philippe Bidet-Emeriau, sociologue, auteur d'une thèse sur les trajectoires d'agriculteurs maires dans le département des Deux-Sèvres a présenté ses travaux. L'occasion de rappeler ces chiffres : « Quand les agriculteurs ne représentent plus que 3% de la population active, ils représentent en Deux-Sèvres 25% des maires ».
Qui a dit que l'engagement faisait de moins en moins écho dans le monde agricole ?