Retraites
Les anciens exploitants défendent leurs pensions
Alors que le gouvernement travaille sur la réforme du système de retraite, les anciens exploitants se mobilisent. Mardi 11 mai, une délégation conduite par Louis Guyot et reçue par la préfète des Deux-Sèvres, rappelait la réalité des pensions en agriculture.
Ce mardi matin, Louis Gayot, le président de la section départementale des anciens exploitants agricoles n’hésite pas : « Il ne faut pas avoir peur de parler du montant dérisoire des retraites agricoles. Quand certains se battent pour obtenir une pension à 1500 euros, nous, anciens agriculteurs, sommes à peine à la moitié ».
Le responsable syndical pense plus particulièrement aux femmes « qui toute leur vie durant ont travaillé sur la ferme et qui à la retraite, faute de statut au cours de leur activité, ne perçoivent même pas le minimum vieillesse ». A ce sentiment d’injustice se mêlent alors incompréhension et colère lorsque Louis Gayot aborde le projet de suppression de la demi-part fiscale pour les veufs et les veuves. « Comment est-il possible que l’on envisage de pénaliser ceux qui sont déjà dans la peine et la douleur ? » Et Eliane Siteau, membre de la petite délégation qui ce mardi matin rencontrait Christiane Barré de renchérir : « Appliquer ce projet, c’est priver de nombreux retraités d’avantages fiscaux nécessaires à leur subsistance. Les exonérations de taxes d’habitation et de redevance télé seraient menacées. Le taux de CSG applicable au peu d’épargne que possède cette catégorie de personnes augmenterait avec l’entrée dans l’imposition ».
Alors oui, l’augmentation de 0,9% applicable depuis le 1er avril sur les pensions des retraités accroche un sourire amer aux lèvres des syndicalistes. « 0,9 % de pas-grand-chose, ça donne à peu près rien », jugent-ils. Ce matin du 11 mai, alors que Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA et Claude Berger, président de la section nationale des anciens exploitants rencontraient Eric Woerth, ministre du Travail en charge de la réforme des retraites, une délégation locale avait demandé audience auprès de la représentante de l’Etat dans le département. Accompagnés de Patrice Coutin, président de la FDSEA, les représentants des retraités agricoles du département - « près de 20 000 personnes », évalue Jean-Joël Pétorin - ont rappelé les difficultés à gérer au quotidien un budget très serré. « La réforme sur les régimes de retraite complémentaire n’a même pas permis de monter les minima au seuil promis de 75 % du smic. Il manque 300 euros par an. » Toute réforme du régime de base qui pourrait avoir une conséquence négative sur le montant actuel des pensions est inenvisageable pour le petit groupe présent à la préfecture.
« Comment avec d’aussi petits moyens gérer les situations de maladie et de dépendance qui malheureusement font partie des réalités des plus âgés ? », interroge Louis Guyot qui détient déjà le sujet d’une éventuelle prochaine action revendicative. « La mise en place d’un cinquième risque dans le champ de la protection sociale serait nécessaire. »
Les revendications
Dans le cadre de la réforme générale des retraites, la FNSEA insiste sur trois points :
- le maintien du système de retraite par répartition ;
- la réévaluation de la retraite forfaitaire de base pour atteindre le minimum vieillesse ;
- un rééquilibrage des retraites pour que les pensions agricoles ne soient pas les plus faibles de France.