Les bénévoles s’organisent contre les ragondins
Depuis l’abandon de la lutte chimique il y a une dizaine d’années, les ragondins prolifèrent. La lutte repose sur l’investissement des bénévoles.
Le bénévole, seul prédateur du ragondin sur notre territoire. En Deux-Sèvres, on en dénombre environ 800, dont beaucoup d’agriculteurs. C’est sur eux que repose la lutte contre le nuisible, arrivé dans la nature poitevine en provenance d’Amérique du sud. Il est 100 % herbivore et apprécie particulièrement le maïs, le blé ou le colza et il s’attaque aux prairies, où les pertes sont plus difficilement quantifiables. « Nous ne savons pas trop pourquoi mais il n’y a guère que le tournesol qui semblerait ne pas avoir ses faveurs », explique Ghislain Audusseau, directeur de la Fdgdon, chargé d’organiser la lutte collective contre le ragondin.
Berges et cultures
Le rongeur aquatique est mature sexuellement dès l’âge de six mois et il est capable de produire plus d’une portée de cinq à sept petits par an. Marais, cours d’eau, lac ou mare, « partout où il y a de l’eau, il peut y avoir des ragondins », résume Ghislain Audusseau. À raison, pour chaque terrier creusé « d’un mètre cube de terre expulsé » dans le point ou le cours d’eau, les dégâts ne sont pas seulement agricoles.
Depuis une dizaine d’années, la lutte chimique est abandonnée et le dispositif départemental repose sur le piégeage et les battues, notamment dans le marais en période d’éveil lorsqu’il fuit les terriers inondés. Dans le cadre des actions de la Fdgdon, environ 15 000 ragondins sont éliminés chaque année dans le département, « et il y en a toujours autant », constate le directeur. Il ajoute que, sur la même période en Vendée, le chiffre est plutôt de l’ordre de 100 000. L’éradication étant un objectif irréaliste, le but de la lutte est de maîtriser la population afin de maintenir une pression raisonnable de l’espèce sur le milieu.
Le piégeage est « organisé par bassin sur quatre semaines continues par an. Nous mettons les cages » et les appâts (des pommes) à disposition des bénévoles, qui les placent chez eux ou leurs voisins « car le cadre de la lutte collective le permet », précise Ghislain Audusseau.
Des actions ponctuelles
Les bénévoles relèvent les cages tous les matins. Tous les deux jours, la Fdgdon relève les poubelles de cadavres. Les pièges sont des dispositifs sélectifs qui ne blessent pas les animaux, qui sont relâchés s’ils n’appartiennent pas à la liste des espèces nuisibles.
Celles-ci étant destructibles toute l’année, la campagne de lutte est continue sur les territoires les plus atteints. Ainsi, « nous cherchons à établir des contrats avec les grands territoires pour mettre en place une lutte toute l’année. » Ce schéma est déjà en vigueur dans le bassin de la Sèvre nantaise.