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Bovins
Les bovins viande en agriculture bio résistent mieux à la crise

En raison de l’utilisation de peu d’intrant, les systèmes en agriculture biologique résistent mieux à la crise actuelle. La fluctuation des revenus n’est sensible quasiment qu’aux prix de vente. Elle évolue peu sauf dans certaines catégories notamment le broutard.

La viande bovine bio résiste à la crise.
La viande bovine bio résiste à la crise.
© DR

Les réseaux d’élevage viande bovine conduits par les chambres d’agriculture des  Pays de La Loire et des Deux- Sèvres ainsi que par l’Institut de l’élevage observent une vingtaine d’élevages en agriculture biologique. Les systèmes suivis sont classés naisseurs producteurs de broutards, naisseurs engraisseurs de veaux et naisseurs engraisseurs de bœufs. Ces suivis pluriannuels ont permis de décrire deux systèmes types en agrobiologie : naisseur extensif et naisseur engraisseur de veaux de lait sous la mère.

 

Système extensif très économe

Le naisseur extensif en agrobiologie est un système situé le plus souvent au nord de la Loire. Il est issu des systèmes extensifs  des années 1990 à 1995 qui bénéficiaient de la prime à l’herbe. Très peu nombreux avant 1995, leur nombre a progressé après la crise de l’ESB en 1996. Il se compose de : 1,0 travailleur, 94 ha, 58 vaches charolaises, 26 broutards et le chargement est de 1,1 UGB par ha. L’herbe représente 90 % de la surface et la totalité de la surface fourragère. Les 8 ha de cultures de mélanges céréaliers, triticale et lupin, permettent d’assurer l’autonomie en concentrés. Le foin unique fourrage est réalisé en première coupe ou après déprimage. Un quart des vêlages se déroule en septembre, octobre et le reste de février à avril. Les animaux pâturent pour la moitié jusqu’à mi-décembre permettant ainsi de limiter la consommation de fourrages stockés. Les broutards sont vendus à 7-8 mois. Ce système est très économe en charges de culture et en frais d’élevage. Les femelles vendues dans le circuit biologique sont bien valorisées. Les broutards jeunes et légers sont vendus dans le circuit conventionnel à un prix plus faible que celui  des systèmes classiques en raison d’un poids plus faible. La limitation des charges permet à ce système de dégager depuis huit ans un bon résultat économique. Il est de 19 760 € en 2009, en progression de 2 100 € par rapport à 2008.

 

Veaux de lait pénalisés par les femelles

Le système naisseur engraisseur de veaux de lait sous la mère est souvent issu d’élevages qui engraissaient les taurillons. La recherche d’un débouché pour les mâles les a conduits à produire du veau uniquement au lait des vaches allaitantes avec une tétée surveillée matin et soir. Le système type se compose de : 1,1 travailleur, 73 ha, 50 vaches limousines, 34 veaux et un chargement de 1,1 UGB par ha. L’herbe représente 80 % de la SAU mais la surface fourragère est diversifiée. Le trèfle violet, les choux et les  betteraves permettent de faire des stocks de qualité. Il limite ainsi le mélange céréalier ou l’aliment azoté acheté fournissant la complémentation nécessaire du cheptel. Les vêlages sont étalés avec deux pics en automne et au printemps. Les veaux ne sortent pas, un lot de vaches pâture autour des bâtiments et rentrent matin et soir. Les lots sont constitués en fonction de l’allaitement et de la gestation. Les veaux sont vendus à 135 kg de carcasse en mâles et 

à 125 kg en femelles. Cependant, dans certaines exploitations, ils sont vendus à 150-170 kg, en vente directe en caissettes ou à des bouchers. Ce système plus contraignant  dégage 17 950 € de revenu en 2009, en baisse de 1 210 € par rapport à 2008. La baisse du prix de vente des femelles en 2009 explique l’écart. 

 

33 000 à 37 000 € d’EBE

Après une année 2006 favorable pour tous les systèmes viande bovine conventionnelle ou biologique, ces deux systèmes résistent bien aux aléas en maintenant leur excédent brut d’exploitation (EBE) entre 

33 000 et 37 000 €. En 2009, les coûts alimentaires ont légèrement diminué. Le prix des broutards a repris 70 € par animal sans retrouver le prix de 2006. Avec la réforme de la PAC, ces systèmes vont bénéficier de la revalorisation des droits à paiements uniques (DPU) par leur sole herbagère et de l’aide au maintien à l’agriculture biologique.

Le système naisseur engraisseur de bœufs se rencontre également dans ce bassin de production. Il peut concerner une partie des mâles ou la totalité, le reste étant vendu en broutards ou veaux sous la mère. Ce système nécessite beaucoup de surface en herbe et une conduite économe reposant beaucoup sur de la croissance au pâturage. La finition des animaux selon la période se réalisera soit à l’herbe avec plus ou moins de concentrés ou à l’auge avec du fourrage grossier de qualité et du concentré. Le débouché en direction de certaines boucheries traditionnelles présente une revalorisation intéressante, elle approche parfois celle des vaches.

Un autre produit appelé « baron » pourrait permettre de diversifier le débouché des mâles et ainsi apporter une plus-value aux broutards. C’est un produit encore expérimental qui a pour objectif d’alimenter la filière GMS en viande hachée notamment. Le « baron »est un mâle de 12-16 mois de 280 à 330 kg de carcasse. Il est sevré vers 8 mois et fini en pâturage avec complémentation ou en bâtiment avec du bon fourrage grossier et des concentrés.               

 


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